C’est la première fois que le président Ould Ghazouani s’adresse à la diaspora en pointant du doigt les nombreux mendiants de la capitale devant les feux rouges à cause de la faim en Mauritanie.
Ce constat de la pauvreté du chef de l’Etat en visite officielle à Madrid face à la diaspora accuse les différents locataires du palais de Nouakchott depuis l’avènement au pouvoir des militaires en 1978 et en même temps donne un coup de fouet aux réformes du gouvernement en particulier sur la souveraineté alimentaire. La conjoncture internationale avec la guerre en Ukraine s’y prête.
La Mauritanie risque de se confronter à une grave famine comme la majorité des pays sahélo-sahariens déjà impactés par la crise sanitaire provoquée par la pandémie covid-19. Ensuite les observateurs craignent des émeutes de la faim à cause de la hausse du prix du blé voire sa pénurie.
Ce message de Ould Ghazouani interroge sa gouvernance pour un pays qui recèle de grandes richesses naturelles : fer, cuivre, or, pétrole, poisson et bientôt le gaz et qui compte seulement plus de 4 millions d’habitants. Un paradoxe de la pauvreté qui ressemble fort à la grande duperie de son prédécesseur qui en avait fait son cheval de bataille pour lutter contre la gabegie et la corruption.
Finalement, il est devenu le président riche et le plus riche de ses homologues de la sous-région. Ould Ghazouani n’est pas Ould Aziz mais il pourrait lui ressembler au niveau de la gestion des crises.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 19 mars 2022)
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