L’Occident est seul responsable de la tragédie ukrainienne. La chute du mur de Berlin avait été interprétée comme la victoire définitive du libéralisme sur les dictatures communistes. Francis Fukuyama ira jusqu’à théoriser la fin de l’histoire, comme si la seule confrontation humaine se résumait au non accord de l’Orient et de l’Occident.
La fin de l’histoire ne sera actée par personne, car elle signifie simplement l’arrêt de tout souffle humain sur terre. Appelons cela les divagations d’un philosophe, de surcroît américain pour qui son pays est le seul modèle à suivre. Le monde ne peut que s’arc-bouter à lui. Dominer, voilà son seul slogan.
De l’autre côté, il y’avait les ruines encore fumantes de l’Union soviétique. Des cendres certains n’ont pas renoncé à faire rejaillir des flammes. Elles seront moins brûlantes, mais elles feront comprendre à l’autre camp qu’en face de lui il y’a une nouvelle détermination. Les causes de la guerre ne sont pas condamnées, c’est la guerre elle-même qui est honnie.
La Russie ne va pas se laisser encerclée par les forces de l’OTAN, car cette organisation a beau porter un titre associatif, mais elle est américaine. Ses autres membres ne peuvent rien décider sans l’assentiment de l’Amérique. Ceux qui s’indignent aujourd’hui sont ceux qui ont poussé à la guerre. Ils ont fait croire au pouvoir ukrainien qu’il pourrait, s’il le souhaite, être membre de l’OTAN.
Rompant ainsi la promesse faite en 1989 à M. Gorbatchev. C’est juste par bravade que le président ukrainien demande à l’Occident d’intervenir. Lui-même n’y croit pas, mais il a conscience d’avoir été trahi, lâché. Une intervention militaire de l’Occident nous plongerait dans l’abîme.
Poutine n’est pas fou, même si l’on fait courir le bruit de sa prétendue folie. C’est bien connu que tout état qui n’épouse pas les valeurs occidentales est un état anormal ! Nous avons l’habitude, et il n’y a pas de surprise de ce côté-là. C’est bête à dire, mais l’Occident aime la guerre sur les autres continents.
La Russie ne sera jamais américaine. C’est par l’Ukraine que cette intrusion devait commencer. Alors on a fait croire à ce brave président ukrainien qu’il est puissant, qu’il sera soutenu, qu’il est un homme comme Poutine. Et à force de faire croire à un chat que sa troublante ressemblance avec le tigre lui confère les mêmes forces, il finit par y croire.
Ce n’est qu’à l’épreuve des faits qu’il se rencontre qu’il n’a pas les mêmes forces ! Les prétentions de l’Occident se heurtent à une autre prétention, celle de la Russie. Ce « levain du monde », comme disait Tolstoï.
Mamadou Sakho
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