Ukraine : Rien n’est ni tout noir, ni tout blanc / Par Mariem DERWICH

Je ne le répéterai jamais assez : rien n’est jamais ou tout blanc ou tout noir. Même si la rhétorique journalistique actuelle semble nous expliquer le contraire, au mépris du recul à avoir quand on essaie d’analyser les raisons d’un conflit.

Et là, gare à ceux qui tentent de comprendre, par-delà les discours officiels. Tout de suite taxés de pro Poutine.

Se donner des frissons guerriers par procuration. Facile, confortable.

L’Ukraine et l’Otan ( et l’Europe) sont tout aussi responsables que la Russie du fiasco auquel nous assistons. Je renvoie tout ce beau monde dos à dos, chacun planté sur SA vérité et ses intérêts alors que la politique c’est l’art du compromis. Et tout cela laisse tant de questions sans réponses : pourquoi s’arc-bouter sur une non neutralité ukrainienne, comme c’est le cas pour la Finlande qui a refusé de faire partie de l’Otan au nom d’une neutralité ? Pourquoi, soudain, légitimons nous les cris de la Pologne qui, je le rappelle, hier encore était taxée de tous les maux, surtout ceux d’une démocratie de papier et violant les droits de l’homme ?

Pourquoi, soudain, le soutien de l’Inde à la Russie ? Où étaient les va-t’en guerre d’aujourd’hui en 2014 ? Pourquoi, soudain, l’OTAN dont tout le monde s’accordait pour dire qu’elle était fossilisée et inadaptée, redevient elle un bloc brusquement « guéri » de tous ses défauts et fragilités ? Pourquoi ce conflit a t’il aussi une « odeur africaine », dans la grande danse actuelle de la préservation du pré carré européen (et surtout français en ce qui concerne l’Europe) ?

Pourquoi un battement d’ailes à Taïwan, une arme atomique en Iran, un hoquet en Chine, une déstabilisation pour le moment fort bien réussie par les groupes terroristes islamistes en Afrique de l’Ouest, etc etc…sont-ils liés aussi à ce qui se passe actuellement en Ukraine ?

Pourquoi, pfffuitttt, magie magie, les accords de 1990 et ceux de Minsk sont-ils devenus caduques ?

Pourquoi, pourquoi ?

Facile de refuser de voir le puzzle très complexe qui vient d’aboutir à cette guerre. Et tous les intérêts présents.

En politique, il n’y a pas d’amis, il n’y a que des intérêts. L’oublier c’est ne voir qu’un seul aspect du verre : soit il est plein, soit il est vide. Pourtant l’eau est bien là. Elle est dans le verre.

C’est pour cela que je renvoie tout ce beau monde dos à dos. C’était chronique d’un conflit annoncé.

Une chose est certaine : quand tout le monde aura arrêté d’agiter les manchettes guerrières et de multiplier les surenchères il y aura un accord…

Parce que, pendant que chacun estime n’avoir que sa vérité, les négociations continuent, comme toujours. D’ailleurs, Macron a dit qu’il fallait aussi discuter avec Poutine. Bref.

Foutue partie de poker menteur et meurtrier sur fonds d’agendas étatiques différents…

Et pendant ce temps-là…le reste du monde regarde prudemment.

 

 

 

Mariem Derwich

 

 

 

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