
La présidence de l’UA par le président sénégalais Macky Sall coïncide avec celle de l’UE par le président français Emmanuel Macron. A responsabilités nouvelles, relations nouvelles à réinventer. C’est ce que l’on attend du sommet Europe-Afrique à Bruxelles les 17 et 18 février prochain.
Les observateurs africains ne sont pas dupes que la présidence de l’UE par le président français ne facilite pas la refondation d’un nouveau partenariat gagnant-gagnant entre l’Europe et l’Afrique durant un sommet surtout dans un contexte de tension internationale avec la menace de guerre en Ukraine.
Cependant face à la crise sanitaire, le nouveau président de l’UA, le président sénégalais est appelé à jeter les jalons de libéralisation des brevets de vaccins contre la covid-19.
C’est la propriété intellectuelle et la faible industrie pharmaceutique africaine qui sont pointés du doigt. Les dons de vaccins par l’UE étant insuffisants, le président Macky Sall est bien placé pour mettre en avant son pays à la pointe pour la fabrication locale de vaccins anti-covid-19. Les attentes sont plus nombreuses sur le plan économique.
Le président africain devra négocier des investissements à la place des aides habituelles de développement pour l’éducation impactée également par la crise sanitaire, l’agriculture pour atteindre l’autosuffisance alimentaire dans un continent miné par la faim et la soif et enfin l’économie verte pour lutter contre le changement climatique surtout pour les pays côtiers où l’avancée du niveau de la mer risque d’engloutir beaucoup de villes.
Le développement des énergies renouvelables dans les pays sahéliens est un impératif pour faire face à la hausse des prix du pétrole et au défi de l’hydrogène vert. L’une des pierres d’achoppement du sommet de Bruxelles les 17 et 18 février prochain c’est sans doute au niveau de la coopération militaire dans un contexte de demi-échec de la défense européenne au Sahel TAKUBA sur fond de la rupture politique et militaire entre le Mali et la France.
L’anticipation de l’Elysée pour un mini-sommet G5 Sahel à Paris avant le sommet de Bruxelles, augure le départ définitif de Barkhane et de Takuba du Mali et certainement un repositionnement de la présence française au Sahel.
Dans cette perspective, le président de l’UA est appelé à jouer un rôle modérateur et à réinventer une coopération militaire pour mieux lutter contre l’avancée du djihadisme. Autrement dit plus d’équipements militaires et plus de formation pour les armées africaines.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 15 février 2022)
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