Courrier international – Depuis plus de quatre ans, le Mozambique vit dans la terreur des attaques djihadistes menées au nord. Face au terrorisme, les leaders religieux du pays ont décidé de s’unir. Une décision qui peut servir de leçon contre le sectarisme et l’extrémisme religieux, selon un chroniqueur de l’hebdomadaire Visão.
La première attaque remonte à octobre 2017. Depuis lors, des insurgés islamistes continuent de mener des raids dans le Cabo Delgado, région située dans le nord-est du Mozambique, à la frontière avec la Tanzanie. Leur nombre, toutefois, a nettement été réduit depuis le déploiement de troupes de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) et du Rwanda pour aider Maputo à contrer les djihadistes.
C’est à ce conflit – qui a déjà fait 3 500 morts et obligé 820 000 personnes à fuir leurs foyers – que José Brissos-Lino consacre sa dernière chronique pour le magazine Visão. Ce docteur en psychologie et expert en sciences des religions souligne qu’au milieu d’une telle misère l’unité des communautés religieuses et leur solidarité alimentaire envers les déplacés redonnent de l’espoir :
Leurs leaders se sont donné la main et ont pris des décisions symboliques et significatives. Ils ont décidé de fixer des jours et des heures pour prier pour la paix. Chacun dans sa communauté de foi, église ou mosquée, donnant au peuple l’image d’une unité spirituelle.”
Des siècles de cohabitation pacifique
Le 3 janvier, dans une déclaration interreligieuse publiée à Pemba, dans le Cabo Delgado, les dirigeants chrétiens et musulmans du Mozambique s’étaient officiellement engagés à unir leurs efforts dans la lutte contre le radicalisme religieux. Une déclaration inspirée de celle d’Abou Dhabi sur la “fraternité humaine”, signée en 2019 par le pape François et l’imam d’Al-Azhar. Aussi les chefs spirituels ont-ils décidé de se réunir régulièrement et de se rendre ensemble dans la région martyre.
Source : Courrier international