Après la CEDEAO, la France se prépare pour le prochain sommet du G5 Sahel compte tenu de la gravité de la situation. Paris veut battre le fer chaud avant qu’il ne se refroidisse.
C’est le deuxième levier à la disposition du président français surtout pour convaincre la Mauritanie qui n’est pas membre de la CEDEAO mais un partenaire actif du G5 Sahel sinon le plus important de la force conjointe avec Nouakchott comme la capitale abritant le collège de défense qui forme les officiers du club sahélien. Et la France n’est pas sans savoir que la Mauritanie est le seul pays sahélo-saharien qui est épargné par les jihadistes. Et que Nouakchott est proche d’Alger dont le président ne partage pas l’influence française au Sahel.
La seule faiblesse partagée par les observateurs c’est que Ould Ghazouani dirige un pays très endetté dans un contexte où il est en train de négocier le rééchelonnement de sa dette extérieure avec Paris.
Au-delà de toutes ces considérations géo-politico-stratégiques, la France peut craindre l’effet boule de neige du syndrome malien avec le Burkina et le Niger qui continuent de payer un lourd tribut de cette guerre contre les terroristes islamistes. Près d’un million de réfugiés depuis l’intervention de Serval au Mali. Les élèves dans les localités situées dans les 3 Frontières (Mali-Burkina-Niger) ne vont plus à l’école. Ce n’est pas une vue de l’esprit, il existe une opinion au sein de la société civile burkinabé et nigérienne favorable au recours des mercenaires parce qu’étant la cible des jihadistes depuis déjà 8 ans sous le parapluie de la force Barkhane.
C’est l’échec militaire de la France au Sahel qui est pointée du doigt et que Paris dissimule par la réorganisation de son dispositif militaire en fermant ses bases militaires au Mali. Le prochain sommet du G5 Sahel auquel le président Macron appelle de tous ses vœux est un deuxième tournant dans le bras de fer entre lui et la junte malienne au pouvoir.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 15 janvier 2022)
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