Après les dures sanctions économiques, financières et diplomatiques de la CEDEAO contre le Mali, la Guinée se démarque de l’organisation sous régionale pour ouvrir ses frontières. Une vision panafricaniste en guise de solidarité avec le peuple malien.
C’est une décision courageuse des autorités militaires de la Guinée qui constitue une belle leçon de solidarité avec le Mali dont les relations plus que séculaires ont toujours existé entre les peuples guinéen et malien. C’est l’héritage du panafricanisme de Sékou Touré qui est pointé du doigt par les observateurs qui s’interrogent sur l’avenir des relations avec le voisin sénégalais, premier partenaire économique du Mali et historiquement qui a des liens également particuliers avec le peuple malien.
Dans le collimateur également la Mauritanie qui n’est pas membre de la CEDEAO. Au lendemain des sanctions de la CEDEAO, le président Ould Ghazouani compte bien jouer la médiation en s’entretenant au téléphone avec le président ghanéen, président en exercice de l’organisation sous-régionale.
En sanctionnant aussi durement la junte militaire, les syndicalistes de la France au sein de la CEDEAO tuent le peuple malien et poussent ainsi le Mali entre les bras de la Russie et de la Chine voire les Etats-Unis.
C’est un scénario prévisible compte tenu des tensions vives entre le Mali et la France. Et le prétexte de Paris sur le déploiement des mercenaires russes de Wagner à Tombouctou a servi de plats chauds au sommet extraordinaire d’Accra de dimanche dernier. Une longue digestion qui laissera des séquelles dans les jours voire les semaines ou années à venir au Sahel.
Déjà Air France, Air Sénégal et Air Côte d’Ivoire suspendent leur vol en direction de Bamako. Des sanctions considérées excessives qui ne sont pas à la hauteur de la CEDEAO qui ferait mieux de couper court aux coups d’Etat constitutionnel plus dangereux que les coups d’Etat militaires.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 11 janvier 2022)
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