A partir de la semaine prochaine un tribunal belge à Bruxelles va enfin examiner la plainte de la société civile mauritanienne déposée depuis 2002 contre l’ancien président Ould Taya, accusé de génocide des négro-africains mauritaniens et de crime contre l’humanité.
C’est un espoir pour les 23 Mauritaniens vivant à Bruxelles de voir la justice parachever la procédure de leur dépôt de plainte il y a deux décennies. Pour la société civile mauritanienne c’est le début de l’aboutissement d’une longue requête judiciaire dont elle espère l’épilogue dans les années à venir. Les faits sont têtus. L’ancien président Ould Taya qui a gouverné la Mauritanie d’une main de fer de 1984 à 2005, est responsable du génocide des négro-africains de la vallée en 1989. Période pendant laquelle plus de 60 0000 noirs ont été déportés au Sénégal et au Mali.
En 1990, 28 soldats noirs sont pendus à base militaire d’Inal par leurs propres frères d’armes. Et trois ans après ces odieux crimes, le génocidaire Ould Taya décréta une amnistie générale pour protéger tous les criminels.
Entre 1989 et 1991, près de 540 militaires sont morts et des centaines de civils enterrés dans des fosses communes. Il s’agit bel et bien d’un crime contre l’humanité auquel l’ancien président devra répondre un jour devant un tribunal avec ses complices tortionnaires qui ne sont pas inquiétés par la justice mauritanienne.
Mais certains présumés tortionnaires, comme le Général Ould Mbarek et le colonel Zein Ould Soueidatt sont en train de vivre des camouflets diplomatiques. Le premier a été remercié par les Nations-Unies pour le poste de missionnaire pour la paix à Bangui en RCA et le second débusqué par l’Organisation des droits de l’homme AGIR ENSEMBLE a perdu tout espoir pour son accréditation refusée par Paris pour le poste d’attaché militaire. Quant au doyen de l’armée, le général Ould Meguett vient de prendre sa retraite après son dernier passage à la tête des forces armées. Le 10 janvier prochain sera une date mémorable pour toutes les victimes du régime de Ould Taya.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 08 janvier 2022)
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