Femmes musulmanes aux enchères : le scandale indien

Une affaire de harcèlement en ligne secoue toute l’Inde et les médias britanniques qui s’en sont fait le relais.

France Inter – Hier, la police a arrêté un ingénieur de 21 ans, originaire de Bangalore dans le Sud du pays. Son identité n’a pas été révélée, mais il serait à l’origine de Bulli Bai. Bulli Bai, l’appli de la honte, l’appli qui a mis en vente 100 femmes sur le marché indien, 100 femmes musulmanes. Aucune femme vendue pour de vrai, mais toutes, humiliées au dernier degré.

Parmi ces 100 femmes, on trouve nombre de journalistes de télévision et de presse écrite et aussi des actrices dont l’image a été détournée par l’appli.

Le prétexte ?

Leur existence médiatique constituerait déjà une forme de prostitution : puisqu’elles se sont vendues, vendons-les. La liste des 100 contient également plusieurs militantes de la cause musulmane en Inde qui se sont, d’ailleurs, emparées d’un double sujet : primo, le racisme virulent qui embrase l’Inde ; secundo, les attaques et les humiliations que subissent les femmes sur les réseaux sociaux. Dès lors, être femme ET musulmane revient à cumuler les handicaps et à constituer une proie de choix sur la Toile indienne.

Leur existence médiatique constituerait déjà une forme de prostitution : puisqu’elles se sont vendues, vendons-les !

La liste des 100 contient également plusieurs militantes de la cause musulmane en Inde qui se sont, d’ailleurs, emparées d’un double sujet : primo, le racisme virulent qui embrase l’Inde ; secundo, les attaques et les humiliations que subissent les femmes sur les réseaux sociaux.

Dès lors, être femme ET musulmane revient à cumuler les handicaps et à constituer une proie de choix sur la Toile indienne.

Bulli Bai, par exemple, ne fait que réitérer le sinistre exploit de Sulli Deals, une première appli de vente de femmes musulmanes, surgie au mois de juillet. « Deals » signifie « accords » ou « contrats ». « Sulli », c’est le terme très insultant que les trolls hindous d’extrême-droite utilisent pour qualifier les femmes musulmanes.

Or, dénoncent toutes les femmes citées dans la liste de cet été, rien n’a été fait, aucune de leur plainte pour usurpation d’identité, appel à la haine ou appel au viol, n’a été traitée.

 

Pire, être femme, musulmane et l’ouvrir !

 

Les rapports d’Amnesty International montrent que le harcèlement des femmes indiennes en ligne s’avère proportionnel à leur exposition médiatique et que, plus elles sont issues de minorités religieuses et de castes défavorisées, plus le phénomène s’amplifie.

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Sonia Devillers

Source : France Inter

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