Courrier Expat – Pour des raisons diverses, des dizaines de milliers d’expatriés aimeraient renoncer à la citoyenneté américaine. Mais ce n’est pas si facile, explique The Guardian.
Sur les quelque 9 millions de ressortissants américains qui vivent hors de leur pays, ils seraient actuellement 30 000 à attendre désespérément que leur ambassade veuille bien les convoquer pour engager un processus de renonciation définitive à leur nationalité, rapporte Ed Pilkington, correspondant à New York du quotidien The Guardian.
Des expats pris au piège
Leurs motivations sont diverses. Les uns invoquent des raisons politiques : “la fin chaotique de l’ère Trump” combinée aux “inégalités révélées par la pandémie de Covid-19”. Certains estiment qu’être un citoyen américain à l’étranger leur coûte trop cher depuis que la loi Fatca (Foreign Account Tax Compliance Act, adoptée en 2010) les contraint à payer des impôts aux États-Unis. D’autres vivent dans un pays qui n’admet pas la double nationalité.
Seulement voilà, l’administration américaine considère que “renoncer à sa citoyenneté est un acte grave” qui nécessite un entretien en tête à tête avec un représentant du gouvernement. Or depuis le début de la crise sanitaire, ambassades et consulats américains tournent au ralenti :
Depuis près de deux ans, la plupart des missions consulaires américaines dans le monde ont suspendu leurs services. L’ambassade des États-Unis à Londres annonce ainsi sur son site Internet qu’elle est ‘actuellement incapable d’accepter des rendez-vous pour les demandes de renonciation à la nationalité’ et qu’elle n’est pas en mesure d’indiquer à quelle date ses services seront de nouveau accessibles.”
Certains expats américains s’estiment pris dans un piège “kafkaïen”. Né en Alabama, Joshua Grant a déménagé en Allemagne à l’âge de 21 ans. Marié à une Allemande il ne lui manque que la nationalité allemande pour se sentir parfaitement inséré. Mais il doit pour cela – c’est la loi – renoncer à son passeport américain. Il a déposé un dossier à l’ambassade des États-Unis en juillet 2020, mais après de multiples démarches il attend toujours sa convocation. “Toute ma vie en Allemagne est en suspens”, explique-t-il.
Il y a plus grave. Marie Sock, première femme à se présenter à l’élection présidentielle en Gambie, a été contrainte de retirer sa candidature parce qu’elle n’a pas pu présenter à temps son certificat de perte de nationalité – la loi électorale exigeant des candidats qu’ils soient uniquement ressortissants gambiens.
Source : Courrier Expat
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