“Couscousgate” : la graine de la discorde entre le Maroc et l’Algérie

Courrier international – Les tensions entre le Maroc et l’Algérie viennent de prendre un aspect inattendu, celui d’une bataille autour de la labellisation du couscous. Ce plat traditionnel millénaire avait pourtant été inscrit au patrimoine immatériel de l’Unesco grâce aux efforts conjugués des deux pays rivaux, associés alors à la Tunisie et à la Mauritanie.

C’est le site panarabe Middle East Eye (MEE) qui rapporte l’affaire : le ministre marocain de la Culture, Mehdi Bensaid, a exprimé le souhait, sur la chaîne 2M, de demander un “label” spécifique pour inscrire le couscous marocain comme patrimoine immatériel de l’Unesco, l’organisation onusienne pour l’éducation, la science et la culture.

Pour le ministre, cité par MEE, ce label devrait définir “ce qui entre dans le patrimoine marocain” pour, ensuite, “interagir avec les institutions internationales, parmi lesquelles l’Unesco, afin d’obtenir une reconnaissance internationale du patrimoine marocain et de l’histoire marocaine”.

Un casus belli culinaire

 

Pourtant, comme le note le site installé à Londres, “dans un rare moment d’union maghrébine”, le Maroc, l’Algérie, la Tunisie et la Mauritanie avaient mis de côté leurs querelles et divergences pour s’unir, en décembre 2020, dans une candidature commune et inscrire le plat au patrimoine immatériel de l’Unesco.

Moins d’un an plus tard, la belle unanimité autour de ce plat, qui unit culinairement un Maghreb éclaté politiquement, va-t-elle aussi voler en éclats ?

Mehdi Bensaid a précisé lors de son annonce : “L’idée est de créer un ‘label Maroc’ pour mettre fin au débat sur la question de savoir si le couscous est marocain ou tunisien.” Il évitait opportunément de citer l’Algérie.

 

Les contradictions marocaines

 

Mais l’initiative marocaine rencontre des critiques dans le pays même, indique MEE. Le site d’information note que l’équipe censée préparer le dossier pour le label est précisément celle qui avait préparé, entre 2018 et 2019, le dossier marocain pour la candidature commune avec l’Algérie, la Tunisie et la Mauritanie.

Une contradiction d’autant plus étonnante que le dossier commun déposé en 2019 auprès de l’Unesco – avec “consentement des communautés”, rappelle MEE – vantait le couscous comme “un élément du patrimoine culturel immatériel caractéristique de toutes les communautés du Maroc et des pays de l’Afrique du Nord” et “le symbole privilégié de l’art de recevoir, de la commensalité et de la convivialité chez toutes les familles marocaines et maghrébines”.

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Middle East Eye – Londres

 

 

 

 

 

Source : Courrier international

 

 

 

 

 

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