Le parlement mauritanien vient d’adopter la loi sur les symboles nationaux . Une lourde responsabilité des députés de la majorité qui ont fait fi aux amendements de l’opposition parlementaire.
Malgré les appels répétés du premier parti de l’opposition mauritanienne, TAWASSOUL, du syndicat des journalistes mauritaniens à retirer la loi, le parlement fonce tête baissée pour la protection des symboles nationaux. Cette loi controversée après celle relative à la double nationalité n’a pas suivi le même chemin à l’Assemblée nationale à cause de l’importance accordée aux offenses du chef de l’Etat. La confusion entre la symbolique du président de la République et la sacralité des symboles nationaux et de la religion risque de museler encore une fois la presse surtout indépendante.
En voulant combler une lacune juridique, le gouvernement en rajoute d’autres pour la protection des forces armées et de sécurité. Encore une des vieilles recettes des régimes autoritaires qui instrumentalisent la justice contre leurs opposants. Cette nouvelle loi pointe surtout les réseaux sociaux accusés de diffuser des discours haineux et racistes.
Les députés de la majorité ont fait de la calomnie, des insultes, de la propagation des rumeurs leur arme principale pour voter une loi qui tire sur les journalistes alors que des lois existent contre la désinformation et la diffamation que la déontologie des journalistes ne permet pas. Ce sont les acquis démocratiques qui sont menacés et en première ligne la liberté de la presse et d’expression. Les observateurs s’attendent à une vive tension au sein de la classe politique et de la société civile.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 10 novembre 2021)
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