
Le Monde – Un porte-avions américain de 100 000 tonnes en plein désert chinois, cela interpelle. Il ne s’agit certes que d’une maquette, bleue, posée sur rails. C’est assez pour que ces images satellites européennes, traitées par Maxar Technologies et publiées dimanche 7 novembre, soient très commentées par les observateurs de l’Armée populaire de libération (APL). Selon H. I. Sutton, spécialiste du domaine naval militaire qui a décrypté l’information sur USNI News, les installations repérées sont « une nouveauté » qui relève « d’une gamme beaucoup plus sophistiquée » que les précédentes.
Dans la région du Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine, sur les terres plates du Taklamakan, c’est un site militaire organisé autour de bateaux-cibles mobiles qui apparaît, consacré aux tests de missiles antinavires. Outre la maquette d’un porte-avions de la classe Ford, on peut voir celles de deux destroyers de type Arleigh Burke.
« Cible mouvante »
Reste à savoir si ces installations permettent vraiment de tester les phases délicates du vol d’un missile – précision pour toucher un bateau qui vogue à 30 km/h, guidage et recalage ultime vers la cible, impact de la frappe sur le navire ennemi. S’entraîner sur des cibles réalistes est en tout cas une pratique militaire partagée. Si les Français n’ont plus le droit de couler des épaves, les Américains tirent encore sur des objets en mer. Les gardiens de la révolution, en Iran, se seraient, eux aussi, entraînés en 2015 à frapper un porte-avions américain – un modèle réduit a été vu en 2020, à moitié chaviré, dans le port de Bandar Abbas.
Source : Le Monde
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