Mauritanie – Elle exfiltre sa fille de 5 ans pour empêcher sa grand-mère de l’exciser

Thaqafa  – Mme B.S, une jeune femme de 33 ans originaire de la Vallée, est parvenue par une et mille acrobaties à faire fuir de son village, sa fille de 5 ans, D.H, pour empêcher sa mère (la grand-mère de la petite) de l’exciser.

Mme B.S

Une fois arrivée à Nouakchott, courant octobre 2021, chez des cousins, B.S se croit à l’abri, elle et sa fille, D.H née en 2016. Mais c’est sans compter avec la ténacité de la grand-mère de la petite qui tient coûte que coûte à exciser la fillette. La coutume doit être respectée, selon la grand-mère. Avec un niveau scolaire assez avancé, B.S a tout fait pour convaincre sa mère et sa famille des conséquences médico-sociales et psychologiques des mutilations génitales féminines (MGF). En vain. A Nouakchott, elle a dû déjouer à plusieurs reprises des tentatives d’enlèvement de la petite pour l’amener au village et la faire exciser.

Désespérée et stressée par le drame qui risque de s’abattre à chaque instant sur sa fille, B.S a saisi une ONG spécialisée sur ces questions, dirigée par Sonia Khayrallah. Celle-ci allait prendre le dossier en main. Mais les conséquences d’une poursuite judiciaire contre sa mère, eu égard à la pénalisation par la Mauritanie des MGF, et la pression d’une partie de sa famille, finirent par lui faire renoncer à cette option.

La petite D.H

Interrogée à ce propos, B.S affirme vivre un véritable cauchemar au point qu’elle ne dort plus. « A chaque instant, je me réveille en pleine nuit, en sueur, et je tâte la place où se couche ma fille pour me rassurer qu’elle est à côté de moi » soutient-elle. Même le jour, elle ne quitte pas sa fille d’un iota. « Je suis tout le temps obnubilée par l’idée qu’on peut me l’enlever à tout instant. Je vis dans un stress permanent » ajoute-t-elle.

Ultime solution trouvée par B.S, sur le conseil d’une partie de ses parents, exfiltrer sa fille hors du pays, à défaut d’avoir pu plier la grand-mère et une part non négligeable de la famille restée au village. C’est ce qu’elle a fini par faire, aidée par plusieurs cousins qui lui ont facilité l’obtention d’un visa vers l’Europe et les moyens de transports par avion. La mère et sa fille sont parties il y a quelques jours. Elles croient que cette fois le cauchemar est désormais derrière elles.

Il faut noter que la Mauritanie vient d’installer des plateformes multisectorielles de lutte contre les violences basées sur le genre dans les quinze régions du pays, avec l’appui du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA). Les mutilations génitales féminines viennent en tête des violences contre lesquelles ces plateformes placées sous l’égide du Ministère des Affaires Sociales, de l’Enfance et de la Famille (MASEF) et ses directions régionales vont lutter avec une batterie de mesures pénales très répressives.

 

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Cheikh Aïdara

 

 

 

 

 

 

 

Source : Thaqafa 

 

 

 

 

 

 

 

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