
Courrier international – Fin des subventions aux centrales électriques au charbon à l’étranger et poursuite des efforts pour limiter le réchauffement climatique à +1,5 °C. Mais les dirigeants des vingt économies les plus puissantes du monde n’ont fixé aucune date limite pour parvenir à la neutralité carbone.
À Rome, le sommet du G20 s’est conclu ce dimanche par un accord pour mettre fin au financement des centrales électriques au charbon de nouvelle génération à l’étranger. “Nous mettrons fin à l’octroi de financement public à l’international pour de nouvelles centrales électriques au charbon d’ici à la fin de 2021”, précise le texte final. En revanche, les dirigeants des vingt premières économies mondiales n’ont pas réussi à s’entendre sur l’arrêt de leurs propres centrales à charbon, rapporte le Financial Times.
“Un accord mondial visant à restreindre le financement des combustibles fossiles était l’un des principaux objectifs du G20 avant l’ouverture de la COP26 à Glasgow, souligne le quotidien britannique. Celui qui a été conclu, à la suite débats houleux et malgré l’opposition de pays dépendants du charbon, parmi lesquels la Turquie et la Russie, freinera la construction de nouvelles centrales au charbon, en particulier dans les pays en développement.”
L’absence de Xi Jinping et de Vladimir Poutine a pesé
Les chefs d’État réunis à Rome se sont en outre engagés à prendre des mesures pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels. Les négociateurs ont applaudi dimanche matin lorsque le paragraphe du communiqué final faisant référence à la limitation du réchauffement climatique à 1,5 °C a été approuvé, écrit le Financial Times. “C’est la première fois que cet engagement figure dans une déclaration officielle des dirigeants du G20.”
Mais l’absence de certains des principaux dirigeants mondiaux a pesé sur ce G20, note pour sa part CNN. “Lorsque les dirigeants du G20 se sont réunis pour la photo de famille sur un tapis bleu, il y avait quelques visages inconnus parmi eux : pour remplacer les chefs d’État absents de la Chine, de la Russie, du Japon et du Mexique, des ministres de niveau inférieur avaient été dépêchés.”
“Les responsables de la Maison-Blanche insistent sur le fait que l’absence de Poutine et de Xi à la conférence de ce week-end n’est pas une occasion perdue. Ils suggèrent que cette absence a permis aux États-Unis et aux dirigeants européens de définir l’ordre du jour et de mener des discussions sur des sujets importants, comme le climat et la lutte contre la pandémie mondiale.”
Pourtant, souligne CNN, sur presque toutes les questions importantes en discussion au G20 – climat, pandémie, crise énergétique, blocages de la chaîne d’approvisionnement, ambitions nucléaires de l’Iran – les pays occidentaux doivent travailler avec la Russie et la Chine – premier émetteur de gaz à effet de serre dans le monde – pour réaliser des progrès significatifs.
Peu d’engagements concrets
Ainsi l’absence d’un engagement à éliminer progressivement l’utilisation nationale du charbon pourrait refléter les intérêts de la Chine et de l’Inde, deux grands utilisateurs de combustibles fossiles, explique le Washington Post, qui ajoute que les sceptiques doutent de la portée des accords conclus sur le climat. “Certains experts – tout comme Alok Sharma, le président de la COP26 – avaient mis les pays du G20 au défi de s’engager à abandonner le charbon, qualifiant son utilisation d’‘incompatible avec le maintien de l’objectif d’un réchauffement à 1,5 °C.”
Les participants au G20 n’ont pris que peu d’engagements concrets afin d’atteindre l’objectif qu’ils se sont fixé, constate The Guardian. “Le communiqué final de dimanche ne comporte pas d’engagement à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Les dirigeants du G20 sont tombés d’accord sur une formulation qui souligne l’importance de l’atteindre d’ici le milieu du siècle ou vers le milieu du siècle – une rédaction qui correspond aux positions de la Chine et de l’Arabie Saoudite.”
Le quotidien rapporte la réaction de Greenpeace au communiqué final dont les éléments ont été révélés en début d’après-midi : l’ONG le qualifie de “faible, manquant d’ambition et de vision”. “Si le G20 était une répétition en costumes pour la COP26, alors les leaders mondiaux ont raté leur réplique”, a estimé Jennifer Morgan, directrice exécutive de Greenpeace International.
Source : Courrier international
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com