Aussitôt arrêté cette semaine à Nouakchott pour des allégations graves contre le chef de l’Etat mauritanien, l’ancien conseiller à la justice est libéré 48 heures après son interpellation. Ce dénouement rapide d’une affaire aussi grave relative à des cas de corruption qui éclabousse de hautes personnalités du régime, suscite des interrogations.
Les observateurs pointent du grain de sable dans la machine judiciaire mauritanienne. Une machine grippée révélatrice d’un pouvoir judiciaire entre les mains d’un chef de l’exécutif accusé d’étouffer de graves affaires de détournement de millions de devises qui éclaboussent de hautes personnalités du régime.
A l’origine de cette révélation, un ancien conseiller à la justice qui a laissé entendre l’existence de ce dossier au cours d’une émission à une télévision privée à Nouakchott. Au lendemain de cette prestation médiatique, Ould Cheikh Sidiya a été arrêté puis libéré 48 heures après sur fond d’un démenti formel du ministère de la justice qui n’a pas convaincu l’opinion publique qui s’interroge d’ailleurs sur la rapidité du traitement de cette nouvelle affaire classée comme une affaire politique.
C’est tout l’intérêt de cette libération express qui apparaît comme une taupe dans la justice qu’il faut ménager pour ne pas avoir d’autres scandales insurmontables dans un contexte du feuilleton politico judiciaire de la décennie de Ould Aziz dont l’épilogue est attendu par les Mauritaniens. Et également à quelques semaines de la concertation nationale sur laquelle compte le président Ould Ghazouani pour redorer son blason après plus de deux ans de gouvernance qui ne font pas l’unanimité au sein de la classe politique.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 24 octobre 2021)
Les opinions exprimées dans cette rubrique n’engagent que leurs auteurs. Elles ne reflètent en aucune manière la position de www.kassataya.com
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com