
Après le génocide des négro-mauritaniens de la vallée en 1989 sous le régime de Ould Taya, le génocide biométrique sous Ould Abdel Aziz en 2019, les acteurs culturels mauritaniens s’interrogent sur un prochain génocide culturel sous le régime de Ould Ghazouani, à quelques semaines de la concertation nationale.
C’est la mauvaise odeur qui sort déjà de la marmite des concertations régionales sur la réforme de l’enseignement qui risque de se répandre sur les concertations nationales avant la fin de l’année. Les participants semblent se diriger vers une feuille de route qui va davantage ghettoïser les langues nationales ( pulaar, sooninke et wolof) en les enfermant dans le carcan des caractères arabes rejetant ainsi les caractères latins. Par ailleurs, c’est la langue française qui pourrait disparaître de l’enseignement ou très peu utilisée par les écoliers mauritaniens.
Ces observations ne sont pas une simple vue de l’esprit mais une sérieuse menace de l’unité nationale et de la cohésion sociale par une tendance chauvine de la classe dirigeante qui voudrait poursuivre l’arabisation à outrance. La négation des cultures négro-africaines est une atteinte à la constitution et constitue un pas vers un génocide culturel.
Du grain à moudre pour les partis politiques qui vont participer au dialogue national en particulier l’opposition déjà soupçonneuse des intentions réelles du pouvoir à vouloir coûte que coûte faire une concertation dans une concertation.
Après le génocide de 1989 sous le régime de Ould Taya, le génocide biométrique sous le régime de Ould Abdel Aziz en 2019, les Mauritaniens ont trop souffert pour vivre un génocide culturel sous le régime de Ould Ghazouani.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 23 octobre 2021)
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