France – Le secret de la confession «au-dessus des lois» : Mgr de Moulins-Beaufort convoqué par Darmanin

Le ministre de l’Intérieur a convoqué le président de la Conférence des évêques de France après ses déclarations au lendemain de la publication du rapport Sauvé sur la pédocriminalité dans l’Eglise.

Le Parisien – L’Église plus forte que les lois ? Eric de Moulins-Beaufort va devoir éclaircir ses propos auprès du ministre de l’Intérieur. Le président de la Conférence des évêques de France est convoqué par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin en début de semaine prochaine « afin de s’expliquer sur ses propos » sur le secret de la confession, apprend-on auprès de l’entourage du ministre. La demande émane directement du président de la République Emmanuel Macron, selon le porte-parole du gouvernement.

L’archevêque de Reims a suscité l’indignation mercredi quand, réagissant au rapport Sauvé qui fait la lumière sur des dizaines de milliers d’abus sexuels au sein de l’Église, il a affirmé que le secret de la confession restait « plus fort que les lois de la République ». Mercredi, il définissait la confession comme « un espace de parole libre qui se fait devant Dieu », faisant une différence « entre le moment de la confession et le moment de la confidence ».

Les propos de l’épiscopat ont soulevé une vague d’indignation. Ces derniers sont « inacceptables et d’une particulière gravité », a fustigé sur Twitter Gilles Clavreul, haut fonctionnaire et cofondateur du Printemps Républicain. « Non », a déclaré Corinne Narassiguin, secrétaire nationale du Parti socialiste, sur un tweet reprenant l’affirmation de l’archevêque de Reims.

Une différence de traitement entre les religions ?

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a été interpellé à plusieurs reprises sur Twitter, se voyant répéter des propos qu’il a tenus en février dernier au sujet des islamistes radicaux, affirmant alors qu’il n’était plus possible de « discuter avec des gens qui refusent d’écrire sur un papier que la loi de la République est supérieure à la loi de Dieu ».

Cette fois le même discours est tenu par un représentant de l’Église catholique, et l’absence de réaction du ministre a rapidement été décriée. « Où sont passés ceux qui crient au séparatisme dès qu’un musulman parle et ne disent rien quand un évêque appelle les prêtres à ignorer la loi de la République sous un prétexte religieux ? », s’est interrogée la députée européenne Manon Aubry (LFI), toujours sur Twitter.

A.Teixeira Fabrice
@AlvesTF
Imaginez que les musulmans pratiquent la confession. Et qu’un imam y reçoive la parole d’un homme qui veut passer à l’acte. Et ensuite que l’imam vienne expliquer à la télé que le secret de la confession lui interdit de le signaler. Imaginez… #CIASE

Convoqué à la demande d’Emmanuel Macron

En attendant sa convocation à Beauvau, Eric de Moulins-Beaufort a déjà suscité une réaction au sommet de l’État. « Rien n’est plus fort que les lois de la République », a rappelé ce jeudi à son encontre le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal ce jeudi à l’issue du Conseil des ministres.

« La réaction à ces propos, elle est très claire, il n’y a rien de plus fort que les lois de la République dans notre pays, ça tient en une phrase, et c’est très clair », a poursuivi Gabriel Attal, qui a précisé que la convocation émanait directement d’Emmanuel Macron. « Le président de la République a demandé au ministre de l’Intérieur de recevoir le président de la Conférence des évêques de France pour que les choses soient claires », a-t-il indiqué.

Une alternative à la levée du secret

Mercredi, Eric de Moulins-Beaufort a, en dépit de ses propos polémiques, assuré être à la recherche d’une alternative à la levée de ce secret. « Il faut que nous trouvions un moyen de le faire autrement », a-t-il expliqué, précisant que la CEF regarderait « de très près la recommandation de la Ciase », à savoir la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église.

Cette dernière a préconisé mardi aux autorités de l’Église de relayer un message clair aux confesseurs et aux fidèles, sur l’obligation du confesseur de signaler aux autorités judiciaires et administratives les cas de violences sexuelles infligées à un mineur ou à une personne vulnérable.

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Source : Le Parisien

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