L’incapacité d’un peuple à préserver son identité culturelle, sa facilité à la reléguer à un second plan face à une civilisation conquérante est un signe de faiblesse de ses individus constitutifs.
On se demande souvent « quand y aura-t-il de développement ? ».
Mais la question première est « Quand y aura-t-il de conscience ? Et, avec quelle mentalité ? » Est-il vraiment sérieux de s’attendre d’un esprit incapable de percer l’évidence à ce qu’il soit acteur de ce développement?
Les défis qui se posent à nous sont si coriaces qu’on ne peut pas sérieusement penser que des mentalités telles qu’on en observe dans nos rangs puissent les relever même si on leur accordait une éternité et une énergie sans fin.
L’ingrédient de conscience manque, et celui-là est indispensable. Un changement de mentalité s’impose. Tout intellectuel africain véritable devrait travailler à changer les mentalités de ce peuple idéologiquement perdu, déraciné jusqu’à l’oubli de soi, jusque même la prise pour soi de ce qu’il n’est pas en réalité.
L’africanité est bannie par nous-mêmes. Les nouvelles générations ont un profond mépris à son égard, mépris doublé d’une ignorance monumentale. Des aliénations culturelles de toutes sortes en sont responsables. Et, malheureusement quand on parle d’aliénation on ne pense pas forcément là où il faut.
Notre retard s’explique ainsi parfaitement par nos incapacités de conscience quant à comprendre et à agir sur notre état civilisationnel. Une classe de dits intellectuels contribue malheureusement à endormir le peuple en le caressant dans le sens du poil.
Le rôle de l’intellectuel est de réveiller le peuple même si pour cela, il devra recevoir des coups. En effet, personne n’aime que l’on lui coupe un sommeil reposant, insoucieux et permettant de fuir la réalité.
Pullo Gaynaako
Les opinions exprimées dans cette rubrique n’engagent que leurs auteurs. Elles ne reflètent en aucune manière la position de www.kassataya.com
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com
