Mauritanie : hommage à Saîdou Kane, l’homme multidimensionnel

Le 28 septembre 2006, le premier mouvement de libération africaine de Mauritanie les FLAM devenues les FPC perdait un de ses combattants de la liberté. Ancien rescapé du mouroir de Oualata, le professeur Saidou Kane nous quittait à la suite d’un accident de la route.

Ancien journaliste de Radio-Mauritanie et ancien correspondant de RFI pour les émissions culturelles, j’ai eu le privilège de réaliser une série d’émissions avec l’historien Saidou Kane sur l’histoire de la Mauritanie dans le cadre de l’émission « Mémoire d’un continent » dirigée à l’époque par le grand historien guinéen Ibrahim Baba Kake.

Des émissions diffusées sur Radio-Mauritanie et sur RFI peu avant son arrestation avec tous les dirigeants du premier mouvement de libération africaine de Mauritanie (FLAM) pour avoir publié le « Manifeste du négro-mauritanien opprimé » en 1986 avant de connaître les horreurs de la prison mouroir de Oualata sous le régime de Ould Taya. Le destin aurait voulu qu’il ne meurt pas en prison mais à la suite d’un accident le 28 septembre 2006 alors qu’il se rendait chez lui à Tékane.

L’histoire retiendra que c’est un homme multidimensionnel, historien, sociologue, professeur, généalogiste qui fait de lui un grand penseur de la tradition orale qui aura contribué à enrichir notamment l’origine des Peuls, l’histoire du Fouta Toro. La quête de la connaissance est un marqueur indélébile de l’historien qui a voyagé beaucoup en Afrique au Sénégal, Mali, Niger et Burkina et visité pratiquement tous les coins historiques de la Mauritanie. Sa facette de poète est moins connue par le public et pourtant c’est par la poésie en pulaar qu’il débute ses premiers engagements en politique. Il se révèle plus tard comme un des grands défenseurs des langues nationales.

 

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 28 septembre 2021)

 

 

 

 

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