Le Calame – Passant par la rue séparant la présidence de la République de l’Îlot C, on ne peut manquer de remarquer la présence d’une grosse ambulance portant l’enseigne « SOS Médecins Mauritanie » garée devant le siège de cette organisation dont on aura peut-être rencontré dans la circulation d’autres véhicules de service. Parer aux urgences médicales mobiles, une nouveauté dans notre pays. SOS Médecins Mauritanie a en effet vu le jour en 2017. Relevant du secteur privé, elle est l’œuvre de deux médecins mauritaniens qui entendaient apporter leur expertise à leurs concitoyens.
En entrant, jeudi dernier à midi, dans les locaux pour un rendez-vous avec son directeur, deux patients certainement habitués des lieux, vu leur familiarité avec les responsables de ceux-ci, sortent du local. Ils étaient venus pour des consultations de routine. L’un avait des soucis avec sa tension brusquement élevée et fut pris en charge rapidement par le docteur Khadim puis rassuré par le docteur Ahmed Kelly, directeur de SOS Médecins Mauritanie.
SOS Médecins a mis en place un important dispositif logistique : quatre équipes dotées chacune d’un médecin, un infirmier, un chauffeur et une ambulance. Au démarrage de ses activités, le centre ouvrit ses portes à tous les citoyens mais se heurta rapidement à des problèmes de financements et autres modalités de paiement. « Les neuf premiers mois ne furent pas faciles », reconnait son directeur. La santé a un coût qu’oublient certains. Il fallut changer d’option et SOS Médecins Mauritanie se recentra sur les entreprises privées, notamment expatriées en quête de prestations et de prises en charge ponctuelles et surtout de qualité pour leur personnel. Les choses ont alors rapidement évolué.
Les sociétés attachées à l’exploration des mines, pétrole et gaz se manifestent, les ambassades, consulats et organisations internationales sollicitent la petite structure mauritanienne. Des contrats d’assistance médicale sont paraphés. Et SOS Médecins Mauritanie assure, depuis, la couverture médicale de diverses manifestations comme le 14 Juillet, la Journée de l’Europe, en plus de visites à domicile et dans les services.
Exigence de rigueur
L’urgence médicale exige rigueur et abnégation mais surtout respect des engagements contractés avec les clients. SOS Médecins en a fait son credo journalier, pour ne pas dire de tous les instants. « Nous prenons à cette fin toutes les dispositions », explique Dr Ahmed Kelly, « nos équipes sont dans des conditions optimales pour répondre aux appels d’urgence, fournir les prestations appropriées sur place et éventuellement évacuer vers des structures appropriées de prise en charge. Le retard doit être impérativement évité et le risque réduit à zéro. Le temps, on ne cessera jamais de le répéter, est précieux. Nous devons toujours nous adapter aux exigences du moment, intégrer toutes ces données dans nos comportements de tous les jours ». Et de rappeler les valeurs de sa société : humanité, éthique, probité, respect des engagements et de la déontologie, excellence, compétence, infrastructures de pointe, rigueur…
Une salle d’urgence équipée
Pour répondre davantage aux attentes de ses clients qui exigent des certifications de divers organismes de santé internationaux, SOS Médecins est en train de monter une salle d’urgence médicale dans ses locaux. Elle comportera trois lits – ils sont déjà installés – une unité de réanimation avec oxygène… « L’objectif », indique le directeur, « est d’admettre en urgence les patients afin de leur donner les premiers soins et de les placer en observation durant douze premières heures. Si leur état s’améliore, ils sont libérés ; sinon, on les transfère dans une autre structure ».
Contribution à la lutte contre le COVID 19
Comme toutes les unités de santé du pays, SOS Médecins Mauritanie a pris une part active à la lutte contre la pandémie, offrant une assistance médicale à toutes les personnes atteintes. Un centre d’appel (numéro 117) ouvert 24/24, quatre équipes médicales, quatre ambulances, un véhicule de transport de blessés et deux voitures de livraison de médicaments furent mises à disposition durant les trois mois de pic de la première vague. Le centre d’appel recevait jusqu’à mille deux cents appels par jour et « nous étions submergés », reconnaît le docteur Kelly. Une convention signée avec le ministère de la Santé s’est en outre traduite par l’équipement d’un pavillon de trois étages à l’Université de médecine de Nouakchott avec soixante-quatorze lits, au moment où le nombre de patients atteints ou suspectés de coronavirus se multipliait.
Dalay Lam
Source : Le Calame (Le 21 septembre 2021)
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