Mauritanie : les « Gazras », un casse-tête pour le gouvernement de Ould Bilal

A l’heure des états généraux du BTP, l’évacuation des places publiques lancée par la directrice générale de l’Agence de développement urbain à Nouakchott, relance la problématique des « Gazras » ou bidonvilles, résultant de l’absence depuis de longues années d’un schéma directeur d’aménagement urbain de la capitale.

Créée à partir de rien en 1957, Nouakchott devenue la capitale de la Mauritanie en 1960 ne comptait que 2000 habitants. En 2021, elle compte près d’un million d’habitants dont plus de la moitié sont concentrées dans les quartiers périphériques. Les « Gazras » ou bidonvilles qui fleurissent un peu partout dans la capitale résultent de la spéculation foncière entretenue par l’absence de cadastres et de législations foncières. Les gouvernements précédents ont apporté peu de solutions à cette problématique liée à la pauvreté des Mauritaniens et au mal logement. Plus d’un sur trois vivent dans un logement précaire tout milieu confondu.

Cette émergence d’habitat précaire est surtout liée à l’absence d’un schéma directeur d’aménagement urbain. Les seules tentatives de solutions sont restées au stade de projets qui n’ont pas encore vu le jour. Les gouvernements successifs se sont contentés de continuer à distribuer gratuitement des terrains en particulier sous le régime de Ould Aziz lequel s’est accaparé des meilleurs terrains pour sa famille et ses proches. Sa détention préventive est significative à cet égard.

L’accession au pouvoir en 2019 de Ould Ghazouani porte tous les espoirs pour enfin s’attaquer à l’aménagement d’une capitale qui manque d’infrastructures en matière de logement social. Au moment où les Assises nationales du BTP se tiennent à Nouakchott, les évacuations des places publiques lancées depuis un moment par la direction générale de l’Agence de développement urbain, ont tout leur sens. Les occupations illégales de terrain constituent un fléau qu’il faut combattre en donnant un toit aux populations les plus démunies.

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 22 septembre 2021)

 

 

 

 

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