Guinée : la diplomatie à petits pas de la CEDEAO à l’épreuve des putschistes à Conakry

Cinq jours après le putsch du lieutenant-colonel Doumbouya, des médiateurs de la CEDEAO sont à Conakry pour s’assurer du sort de l’ancien président Alpha Condé détenu dans un lieu secret. Une mission de routine de l’organisation africaine qui vise à créer les conditions d’une transition démocratique.

 

Trois coups d’Etat en l’espace de trois mois au Tchad après la mort du président Déby, au Mali contre le président IBK et enfin en Guinée contre le président Alpha Condé qui n’ira pas jusqu’au bout de son troisième mandat. Cinq jours après ce dernier putsch c’est la CEDEAO qui tente encore une fois une médiation avec le nouvel homme fort, le lieutenant-colonel Doumbouya qui promet le retour des civils au pouvoir.

C’est une course contre la montre des diplomates africains pour s’assurer du sort de l’ancien président et tracer une feuille de route pour sortir de cette situation. Cette fois-ci pas de sanctions économiques ni individuelles contre les putschistes mais seulement une suspension de la Guinée des instances de l’organisation.

Cette diplomatie à petits pas est considérée hésitante par les observateurs qui pointent des chefs d’Etat africains soucieux des conditions de détention de leurs homologues pourtant les premiers à violer la constitution pour briguer un troisième mandat ou assurer la continuité dynastique. Un silence de la CEDEAO et de l’UA qui légitime en réalité ces coups de force. A Conakry, les putschistes auront le dernier mot comme à Ndjamena et à Bamako pour aller vers une transition démocratique à laquelle la communauté internationale et le peuple guinéen tiennent.

 

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste