
Le président guinéen Alpha Condé vient d’être arrêté cette fin de semaine à Conakry par le chef des forces spéciales, le lieutenant-colonel Doumbouya. En attendant les véritables intentions des putschistes, les observateurs pointent une situation confuse.
La malédiction des coups d’Etat en Afrique est de retour ces deux dernières décennies malgré la restauration de la démocratie qui favorise le multipartisme. Mais c’est surtout la violation de la constitution par les présidents élus démocratiquement et sortants pour briguer un troisième mandat ou assurer le pouvoir héréditaire, qui est légion après 60 ans d’indépendance comme en témoignent les récents évènements au Mali, au Tchad et en Côte d’Ivoire.
Le Sénégal, l’un des meilleurs élèves de la démocratie vit dans l’incertitude d’un troisième mandat du président Macky Sall qui garde le suspens. La grande muette se fait ainsi entendre derrière le chef des forces spéciales le lieutenant colonel Doumbouya, nouvel homme fort de la Guinée qui promet une concertation nationale inclusive et apaisée. Ce coup de force est bien entendu condamné par la communauté internationale comme à l’accoutumé.
La France et ses partenaires africains de la CEDEAO et de l’UA, s’accordent pour demander la libération du président Alpha Condé.
Des réactions considérées hypocrites par les observateurs qui pointent des discours contradictoires sur la dérive autoritaire du président guinéen qui a imposé un troisième mandat après avoir gagné un deuxième mandat entaché d’irrégularités et de fraudes massives suivies de massacres des peuls et de nombreuses arrestations. C’est le troisième coup d’Etat en Guinée en soixante ans.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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