Crise Algérie-Maroc : la rupture des relations diplomatiques entre Alger et Rabat ravive les tensions dans la région

La renaissance de l’Union du Maghreb arabe UMA à laquelle rêvait le président mauritanien s’éloigne avec la rupture des relations diplomatiques de l’Algérie avec le Maroc. Hormis les incendies meurtriers attribués à Rabat, le conflit du Sahara occidental, les observateurs pointent la situation politique que traverse l’Algérie aggravée par le soulèvement populaire du Hirak de 2019  qui a fait démissionner le président Bouteflika après 20 années de pouvoir.

L’arrivée au pouvoir du président algérien Tebboune après le long feuilleton du Hirak qui a secoué le système du FNL mais ne l’a pas changé, est considérée comme le retour des généraux. La promesse d’une nouvelle Algérie a viré à une Algérie en quête de ses ambitions régionales avec toujours le même logiciel quand le pouvoir lutte pour sa survie. La vieille recette de l’exportation des difficultés internes est mise sur la place publique pour expliquer les vives tensions avec le Maroc depuis plusieurs mois. Incendies qui ont ravagé le pays avec près de 90 morts, des incitations à la révolte du peuple de la Kabylie.

Autant d’actions hostiles soulevées par les autorités algériennes très remontées des dernières révélations du Consortium Forbidden Stories et Amnesty International du logiciel d’espionnage israélien Pegasus pour espionner les responsables et citoyens algériens. La normalisation des relations du Maroc avec Israël en décembre n’est pas du goût du nouveau président algérien qui ambitionne entre autres de reprendre sa place de puissance militaire dans la région en activant surtout le levier du Sahara occidental.

Une guerre depuis 76 qui empoisonne les relations entre les deux capitales. C’est surtout la situation politique que traverse actuellement l’Algérie qui est pointée du doigt comme l’explication la plus plausible de sa rupture des relations diplomatiques avec le Maroc. Le mouvement populaire initié en février 2019 a secoué le pays et entraîné la chute du régime de Bouteflika mais avec la covid-19, le sursis des militaires s’est transformé en relaxation pour le nouveau président algérien toujours contesté par la majorité du peuple.

La propension de l’Algérie à importer ses difficultés internes est sans doute le meilleur voile pour cacher les difficultés économiques et sociales que traverse le pays. Et finalement c’est l’UMA qui en fait les frais de cette rupture. Sa renaissance chère au président mauritanien , est remise en cause et c’est la stabilité de toute la région qui est concernée.

 

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 26 août  2021)

 

 

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