Stress – Les singes aussi gèrent mal la pression

Si la récompense d’un exercice réussi est à la fois rare et importante, les macaques perdent en performance, selon une étude de chercheurs américains relayée par Le Temps.

“Imaginez-vous face au but, au moment de tirer un penalty qui déterminera l’issue d’un match décisif. Vous êtes dans la phase finale d’une compétition internationale et la suite du parcours de votre équipe repose sur vos épaules. Face à un enjeu aussi important, le risque est élevé que vous ratiez votre tir – comme le malheureux Kylian Mbappé en a fait l’expérience lors des huitièmes de finale du dernier Euro de football, au cours desquels la Suisse a éliminé la France aux tirs au but.”

Le journal suisse Le Temps relaie une étude sur la gestion du stress par les macaques – avec au passage un petit tacle à destination de ses voisins français. Selon un article scientifique à paraître le 31 août dans la revue PNAS, les macaques aussi peuvent perdre en performance si la récompense à la clé est très importante et rare.

Un succès en U inversé

 

L’équipe américaine de chercheurs, qui regroupe des scientifiques en ingénierie biomédicale et en neurosciences de l’université de Pittsburgh, aux États-Unis, a entraîné trois macaques rhésus à toucher rapidement une petite cible sur un écran tactile. Un indice visuel renseignait sur la quantité de jus de fruits gagnée en cas de succès.

Résultat, le taux de succès suit une courbe en U inversé. D’abord stimulante, la dose croissante de jus de fruits devient ensuite un enjeu trop important, relate le quotidien :

Quand les macaques savaient pouvoir accéder au ‘jackpot’ – une dose de jus dix fois supérieure à la moyenne, qui se présentait dans seulement 5 % des exercices –, alors leur chance de réussir diminuait nettement.”

Une étude jugée “robuste”

 

Selon les chercheurs, ce phénomène s’explique par une attention trop importante qui entraîne un ralentissement des mouvements. Si l’étude ne concerne que trois individus, “l’étude paraît robuste”, commente au journal Erica van de Waal, qui étudie les capacités cognitives des primates à l’université de Lausanne. La chercheuse ajoute : “Les auteurs ont contrôlé de nombreux paramètres : ils ont notamment démontré qu’il fallait que la récompense soit à la fois rare et importante pour déclencher une telle réaction.”

Ainsi, le fait de craquer sous la pression ne serait pas l’apanage de l’homme mais potentiellement un caractère acquis au cours de l’évolution chez d’autres animaux.

 

 

 

Le Temps – Lausanne

 

 

Source : Courrier international

 

 

 

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