Mauritanie : la prochaine rentrée scolaire sous les couleurs de l’uniforme fait polémique

L’adoption de l’uniforme obligatoire pour tous les écoliers mauritaniens dès la rentrée prochaine continue de susciter des polémiques sur les réseaux sociaux. Parmi les plus vives réactions, celle du président des FPC qui s’interroge sur l’avenir de l’éducation et pointe l’incapacité du gouvernement à poser le bon diagnostic.

En effet, au regard de l’hécatombe des résultats du BAC de cette année et des autres années, adopter une uniformisation vestimentaire à l’école, est une fuite en avant des véritables problèmes de l’école mauritanienne qui tend à être la dernière dans la sous-région. Si l’objectif est de faire disparaître les inégalités sociales, c’est une peine perdue dans un pays où plus de 80 pour cent des Mauritaniens vivent au- dessous du seuil de pauvreté. C’est en réalité les inégalités du système éducatif qui sont pointées du doigt sur les réseaux sociaux et le retour de l’autorité. Sous un régime autoritaire, la décision n’a rien de banal.

D’un côté, une école de l’armée où l’on réussit à 100 pour cent où les sortants sont de potentiels relèves de l’alternance militaire. Et de l’autre, une école publique où l’on manque de classes et d’enseignants capables de transmettre le savoir aux élèves. Au lieu de faire face à une anomalie systémique, le gouvernement s’attaque à l’uniforme qui ne va pas régler l’arabisation à outrance qui pèse sur les résultats et qui manque un second souffle pour une école républicaine pour tous les Mauritaniens. Le sentiment d’appartenance à une communauté de destin commune passe par l’enseignement des langues nationales.

La réaction mitigée d’un des enseignants les plus expérimentés en Mauritanie sur l’adoption de cet uniforme dès la rentrée prochaine en dit long de l’incapacité du gouvernement à poser les vrais problèmes. Samba Thiam est clair en affirmant que le ministre de l’Éducation nationale ne sait pas où il va ni par quel bout il faut résoudre les problèmes. En définitive, pour les observateurs cette décision n’a pas de portée nationale faute de consultations des parents d’élèves et les autres acteurs du monde éducatif.

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 23 août  2021)

 

 

 

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