Vaccins contre le Covid-19 : Pfizer-BioNTech et Moderna vont augmenter leur prix

L’information, obtenue par le « Financial Times », a été indirectement confirmée par le secrétaire d’Etat français aux affaires européennes, Clément Beaune, qui la justifie par des « contrats plus exigeants » signés à l’aune de la prolifération du variant Delta.

Les entreprises pharmaceutiques Pfizer-BioNTech et Moderna devraient augmenter le prix de leur vaccin à ARN messager contre le Covid-19, selon des informations du Financial Times, diffusées dimanche, et indirectement confirmées, lundi 2 août, par le secrétaire d’Etat français aux affaires européennes, Clément Beaune. Cette hausse a été négociée dans le cadre des derniers contrats d’approvisionnement avec l’Union européenne, selon les documents consultés par le quotidien.

« Les doses de vaccin que l’Union européenne est en train de négocier, (…) ce ne sont pas les mêmes que la première génération de vaccins », a fait valoir M. Beaune sur RFI. Pour que ces doses soient « adaptées aux variants » du Covid-19, actuels et futurs, avec « des calendriers plus précis » et des pénalités financières s’ils ne sont pas respectés, il a fallu des « contrats plus exigeants », a-t-il expliqué. Et pour cela, « probablement, oui, pas seulement pour l’Union européenne mais pour tous les acheteurs, ce sera plus cher ».

Selon le Financial Times, le prix du vaccin Pfizer passerait de 15,50 euros à 19,50 euros et celui de Moderna de 19 euros à 21,50 euros. Aucune des deux entreprises n’a, pour l’instant, communiqué au sujet de cette hausse. « Aujourd’hui, personne ne connaît le prix définitif de ces doses de vaccin », a ensuite reconnu M. Beaune sur CNews, ajoutant que l’augmentation du prix ne le choque pas, car « BioNTech a pris un risque énorme et qu’on rémunère l’innovation ».

 

Vaccins de deuxième génération

 

Jusqu’à présent, les vaccins de première génération – qu’il s’agisse de ceux à ARN messager ou de ceux à adénovirus (AstraZeneca, Johnson & Johnson) – se sont révélés globalement efficaces pour contrer les nouvelles souches du virus, y compris le variant Delta. Apparue en Inde, cette souche – de 40 % à 60 % plus contagieuse – devrait représenter 90 % des nouvelles infections en Europe d’ici à la fin août, selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies. Pour autant, les laboratoires pharmaceutiques savent que cette efficacité ne pourrait durer avec les futures mutations du virus.

 

Lire nos informations à ce sujet : Vaccination : face aux variants, les laboratoires cherchent la parade

 

Ainsi, le contrat passé en mai entre l’UE et BioNTech-Pfizer pour livrer 1,8 milliard de doses de vaccin livrables jusqu’en 2023 inclut des vaccins de deuxième génération, « tenant compte des variants potentiels ». Jusqu’ici, le programme d’achat commun de vaccins de l’UE a fourni 330 millions de doses du vaccin BioNTech-Pfizer, 100 millions de l’AstraZeneca, 50 millions du Moderna et 20 millions du Johnson & Johnson.

La Commission européenne s’est toujours refusée à communiquer le prix des vaccins commandés, tout comme les laboratoires. Les bénéfices financiers que ces derniers en tirent, en revanche, sont connus. A la fin du mois de juillet, le laboratoire Pfizer prévoyait d’écouler pour 28,23 milliards d’euros de vaccins contre le Covid-19, soit bien plus que les 21,91 milliards d’euros prévus deux mois plus tôt. Moderna, tablait, en mai, sur des ventes annuelles de 16,43 milliards d’euros. Sa capitalisation boursière a été multipliée par 3,5 en un an, pour atteindre 69,5 milliards de dollars. Celle de BioNTech, la start-up allemande qui a développé avec Pfizer le premier vaccin anti-Covid-19, s’élève à près de 43 milliards de dollars, avec un chiffre d’affaires de 9,8 milliards d’euros prévu pour 2021.

Source : Le Monde avec AFP et Reuters

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