Mauritanie : le manque de compétitivité de l’ouguiya pointé par les parlementaires à Nouakchott

Les parlementaires de la majorité et de l’opposition ont franchi un pas important vers une chambre moins résonnante du pouvoir au cours de ses sessions cette année. La toute dernière est caractérisée par un toilettage de deux importants projets de loi sur les symboles de l’Etat et la double nationalité avant de clore les travaux par l’adoption d’une loi contre l’évasion fiscale.

Cette nouvelle loi qui s’inscrit dans le cadre du redressement des comptes publics vient à point nommé et arrive en écho avec l’affaire politico-judiciaire de la décennie de Ould Aziz. La fraude fiscale est un enjeu majeur pour la Mauritanie qui est devenue en février dernier le 127ème pays à adhérer à la convention multilatérale concernant l’assistance administrative mutuelle en matière fiscale. Les révélations sur les soupçons de fraudes fiscales de l’ex-président accusé de corruption, d’enrichissement illicites et de blanchiment d’argent ainsi que plusieurs de ses proches incitent le gouvernement actuel à prendre des mesures plus draconiennes de contrôle fiscal pour assainir les finances publiques. Le potentiel économique du pays avec des richesses naturelles comme le fer, l’or, le cuivre,le pétrole, les produits de la mer et bientôt le gaz, est sans aucun un facteur non négligeable pour la bonne santé de la monnaie nationale, l’ouguiya.

Après une dévaluation déguisée sous le régime de Ould Aziz, elle a perdu sa valeur et manque aujourd’hui de compétitivité surtout dans un contexte de crise sanitaire provoquée par la pandémie covid-19. C’est conscient de cette réalité que les parlementaires ont appelé le gouvernement à redoubler d’efforts dans les exportations du fer dont les résultats cette année sont encourageants ainsi que l’or, les deux fers de lance de l’économie pour rendre plus dynamique la monnaie nationale. Et également la perspective d’autosuffisance alimentaire est un espoir pour le gouvernement de moins importer les produits alimentaires et de favoriser les exportations pour engranger des devises. Ce qui diminue la dette extérieure qui s’élève aujourd’hui à 5 milliards de dollars et une dette publique qui avoisine plus de 60 pour cent du PIB.

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 31 juillet  2021)

 

 

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