Mauritanie : vers la fin du pacte entre Al Qaïda et Nouakchott

L’enlèvement de deux mauritaniens cette fin de semaine par des hommes armés non encore identifiés sur le chantier de travaux en territoire malien focalise l’attention des observateurs qui avaient pressenti la rupture des accords secrets entre la Mauritanie et Al Qaïda sous le régime de Ould Aziz avec l’arrivée de Ould Ghazouani au pouvoir.

La réaction du président Ould Ghazouani sur ce premier enlèvement de mauritaniens depuis 2011 est à la hauteur de l’évènement. L’entretien téléphonique avec le président de la transition démocratique le colonel Goïta illustre bien l’inquiétude du locataire du palais de Nouakchott qui devra faire face désormais à la nébuleuse Al Qaïda et ses groupes alliés au Sahel qui alternent entre des attaques meurtrières de soldats et de civils et les prises d’otages pour monnayer la libération de Djihadistes détenus dans cette bande sahélo-saharienne ou obtenir des rançons pour mieux s’équiper en armement.

Cet enlèvement de deux mauritaniens par des hommes armés non encore identifiés pourrait porter la signature de l’Etat islamique mécontent du ralliement de la Mauritanie à la coalition internationale contre lui. C’est sans doute le début d’un signal de la rupture avec Nouakchott.

Une remise en cause des accords secrets signés sous le régime de Ould Aziz aujourd’hui en détention préventive en attendant un éventuel procès pour répondre aux accusations de corruption d’enrichissement illicite et de blanchiment d’argent. Le chef de l’Etat mauritanien est considéré aussi comme un leadership de la lutte contre le terrorisme au Sahel en tant que membre actif du G5 Sahel qui vient d’être affaibli par le désengagement de la France des forces de Barkhane. Un boulevard au Mali pour les Djihadistes pour effectuer des rapts.

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste