Mauritanie : Ould Abdel Aziz, de l’ex-président des pauvres au pauvre président

Ould Abdel Aziz a gouverné la Mauritanie pendant plus de 10 ans en s’autoproclamant le président des pauvres. Durant deux mandats au cours desquels il a profité de la haute fonction de l’Etat pour s’enrichir. Un enrichissement illicite qui lui vaut un tapage médiatique sur son placement sous contrôle judiciaire avant la prison pour avoir enfreint à la procédure pénale.

Le jugement d’instruction chargé du lourd dossier de la décennie n’a pas hésité une seule fois à envoyer l’encombrant accusé de corruption d’enrichissement illicite et de blanchiment d’argent en prison pour mettre fin aux multiples provocations d’un ancien président qui semble ignorer les rigueurs de la procédure pénale d’un pays qu’il a dirigé d’une main de fer de 2009 à 2019.Une décennie de gouvernance qui lui a permis de s’accaparer de tous les leviers économiques du pays avec comme cheval de bataille, la lutte contre la pauvreté.

Ould Abdel Aziz s’est attaqué dans un premier temps aux riches commerçants et hommes d’affaires dont son cousin le milliardaire Bouamatou obligé de s’exiler au Maroc avant la France pour échapper aux poursuites judiciaires. Cette chasse aux riches est comblée par le pillage des richesses naturelles et l’apparition de forces clientélistes qui agissent pour le compte du clan familial et des proches et notamment des hommes d’affaires transformés en banquiers pour thésauriser les millions de devises provenant de la corruption.

Du président des pauvres au président des riches avant 13 ans plus tard de passer pauvre président dans sa cellule sans doute méditant sur son procès à venir et nostalgique certainement des 11 années passées au palais de Nouakchott. La comparaison fait mal pour celui qui se croyait tout permis. A force de jouer avec le feu, on se brûle les doigts. Une détention préventive qui restera gravée dans l’histoire de la république.

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste