Une coalition met en garde contre l’EI en Afrique

La coalition contre le groupe Etat islamique se réunit à Rome pour la première fois depuis 2019 alors que l’EI perd du terrain en Syrie et en Iraq.

Le secrétaire d’Etat Antony Blinken a exhorté les alliés des Etats-Unis à rapatrier leurs citoyens arrêtés à l’étranger qui auraient combattu avec le groupe Etat islamique, estimant qu’ils ne pouvaient pas être détenus indéfiniment en Syrie.

Antony Blinken demande de poursuivre ces personnes en justice, alors que la France et le Royaume-Uni rechignent à récupérer leurs ressortissants emprisonnés.

Par ailleurs, selon un rapport de l’organisation Human Rights Watch, publié en mars, les Forces démocratiques syriennes dirigées par les Kurdes détiennent plus de 63.000 femmes et enfants de combattants présumés de l’Etat islamique, originaires de plus de 60 pays, dans deux camps de prisonniers.

 

Battu mais encore influent

 

Le groupe Etat islamique a certes été battu militairement en Irak et en Syrie mais il gagne en influence dans d’autres régions, a fait savoir le ministre allemand des Affaires étrangères avant la réunion de cette coalition de 83 Etats et organisations internationales.

Le groupe Etat islamique a perdu du territoire en Iraq

 

Heiko Maas a aussi ajouté : « Nous ne laisserons pas les terroristes avoir pignon sur rue, pas même en Afrique ». Son homologue américain Antony Blinken a aussi mis en garde contre la menace que représenterait le groupe Etat islamique en Afrique.

De son côté, le ministre italien des Affaires étrangères, Luigi Di Maio, a appelé à former un nouveau groupe de travail pour faire face à « la menace croissante provenant de l’Etat islamique en Afrique ».

 

Les affiliés de l’Etat islamique en Afrique

 

Depuis 2014, la ville de Beni et ses environs, dans l’est de la RDC, sont la cible des rebelles musulmans des ADF, affiliés, selon les Etats-Unis, au groupe Etat islamique.

En mars, des djihadistes liés au groupe Etat islamique ont aussi revendiqué l’attaque de Palma au Mozambique, faisant des dizaines de morts et obligeant des milliers de personnes à fuir. Le groupe local est affilié à l’Etat islamique en Afrique centrale (ISCAP).

En Afrique de l’Ouest, le conflit entre l’armée nigériane et les groupes djihadistes du nord-est du pays a entraîné, en 12 ans, la mort directe ou indirecte de 350.000 personnes dont 324.000 enfants, a rapporté l’Onu la semaine dernière.

Des djihadistes affiliés au groupe Etat islamique opèrent en Afrique

 

Le groupe Etat islamique en Afrique de l’ouest (ISWAP), qui a fait sécession de Boko Haram en 2016, contrôle aujourd’hui d’importants pans de territoires autour de la région du lac Tchad. La région de Diffa abrite ainsi des centaines de milliers de réfugiés nigérians et des déplacés qui fuient les exactions de Boko Haram et de l’ISWAP.

Au Sahel, dans la zone des trois frontières, entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, le groupe Etat islamique au Grand Sahara (EIGS) est aussi très présent. Celui-ci s’associe aux milices armées locales et les radicalise davantage.

Une stratégie qui pourrait permettre au groupe Etat islamique de demeurer actif alors que celui-ci a perdu la quasi-totalité de son territoire en Syrie et en Irak, où il dirigeait autrefois un califat autoproclamé marqué par une campagne de brutalité contre les minorités religieuses et les femmes.

Reliou Koubakin, Avec agences

Source : Deutsche Welle (Allemagne)

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