Mauritanie : le gouvernement concrétise la politique d’accaparement des terres de la vallée à Dar El Barka

Quelques jours après ses confidences à Jeune Afrique sur la nouvelle politique agricole, le ministre mauritanien des affaires économiques joint le geste à la parole en se concertant cette fin de semaine avec les agriculteurs de Dar El Barka en présence de son homologue de l’agriculture,

L’histoire retiendra que c’est dans cette commune, au Sud de la Mauritanie que l’Autorité arabe pour l’investissement et le développement agricole, une multinationale saoudienne, avait renoncé à l’aménagement de 32000 ha en raison de la contestation des populations des 3 communes ( Dar El Barka, Dar El Avia et Ould Birom) contre l’attribution de leurs  terres par le gouvernement sans leur consentement.

A Ferallah toujours au Sud dans le département de Mbagne, les populations sont descendues régulièrement dans la rue pour dénoncer l’expropriation des terres et c’est la Banque mondiale qui est revenue en arrière pour tirer au clair l’affaire des 25 ha destinés à une coopérative dans le cadre d’un projet d’appui à l’initiative de l’irrigation dans le Sahel. L’accaparement des terres de la vallée du fleuve Sénégal est donc une réalité vivante et suscite des tensions dans les régions du Sud. Face à cette situation, le gouvernement semble reculer devant la résistance des populations. Et c’est le ministre issu de la vallée, chargé des économiques qui s’y colle pour éteindre les incendies.

D’abord en se confiant à la presse internationale pour pointer la nouvelle politique agricole qui passe par la concertation avec les populations concernées et la mise en valeur des terres. Ensuite pour joindre la parole à l’acte, il initie cette fin de semaine une concertation avec les agriculteurs de Dar El barka et les populations en présence de son homologue de l’agriculture.

Pour les observateurs c’est la pédagogie qui fait place à l’autoritarisme d’un gouvernement qui n’a pas changé de visage après plus de trois décennies de crimes fonciers. La concertation de Dar El Barka s’inscrit dans une nouvelle démarche de drainer des investisseurs et de confisquer autrement les terres.

 

 

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste