Le procès de Damien T., l’auteur présumé de la gifle infligée au président de la République Emmanuel Macron lors d’un déplacement à Tain-l’Hermitage (Drôme), s’est ouvert ce jeudi en début d’après-midi. Le dossier de cet homme de 28 ans est passé en comparution immédiate, deux jours après les faits qui ont suscité une réprobation unanime du monde politique.
Dix-huit mois de prison, sans aménagement de peine, ont été requis contre l’auteur présumé. Cette gifle, « parfaitement inadmissible » est un « acte de violence délibérée », a soutenu le représentant du ministère public, face au jeune homme, cheveux longs, t-shirt vert et lunettes sur le nez.
Ce dernier a confirmé à la barre, d’après BFMTV, ne pas avoir « contesté son geste » et a fait part de sa volonté d’« être jugé immédiatement », alors qu’une possibilité du renvoi de l’audience était avancée. Il a aussi expliqué qu’avec son complice présumé, ils avaient d’abord « envisagé de lancer un œuf ou une tarte à la crème » sur le président. Damien T. a par ailleurs affirmé que, selon lui, « Macron représente très bien la déchéance de notre pays » et a confié avoir été « rempli de dégoût » lorsqu’il a vu le président s’approcher de lui juste avant de le gifler.
« Je me sentais investi par ce que représentent les Gilets jaunes »
Interrogé sur sa réflexion avant de passer à l’acte, face à une possible interpellation, Damien T. dit qu’il l’aurait anticipé « (s’il) avait réfléchi ». « Je me sentais investi par ce que représentent les Gilets jaunes qui avaient été expulsés avant et par le peuple français en général », a-t-il exprimé. « L’acte est regrettable mais je n’ai aucunement envisagé de le commettre », a-t-il concédé, estimant qu’à refaire, il ne le recommettrait pas.
Interpellé avec lui, son camarade « Arthur C. va quant à lui se voir délivrer une convocation en justice pour la fin du second semestre 2022 pour répondre des infractions en lien avec les armes détenues illégalement » trouvées à son domicile, selon le procureur de la République de Valence, Alex Perrin.
Résidant à Saint-Vallier, au nord de Valence, les deux hommes avaient été arrêtés tout de suite après les faits. Ils sont « tous deux inconnus des services judiciaires et des services de renseignements ». Ils sont membres d’associations de leur commune « en lien avec les arts martiaux, le Moyen-Âge et l’univers mangas », a rappelé le magistrat.
Proche de « la mouvance des gilets jaunes »
Lors de son audition, Damien T., « en couple, sans enfant, sans profession », a reconnu « avoir porté un coup au chef de l’Etat et avoir prononcé des paroles dénonçant la politique ». Proche, selon lui, de « la mouvance des gilets jaunes » et partageant des « convictions politiques traditionnelles de droite ou d’ultra-droite » sans être « d’aucun parti ni militantisme exprimé », il a affirmé avoir « agi d’instinct et sans réfléchir pour exprimer son mécontentement », a encore expliqué M. Perrin.
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