
La sanction est tombée. La France suspend temporairement ses opérations militaires conjointes avec le Mali, abandonnant ainsi l’un des piliers du sommet G5 Sahel de Pau à savoir l’autonomisation des forces maliennes FAMA.
Paris montre ses dents en mettant à exécution ses menaces contre la confiscation du pouvoir par le nouveau président de la transition, le colonel Assimi Goïta. La France emboîte le pas à l’UA et à la CEDEAO pour faire pression sur la junte militaire.
C’est l’épée de Damoclès suspendu sur le Mali. Une mesure conservatoire à laquelle ne s’attendait pas la junte militaire contrainte à partir de maintenant de résoudre une équation de survie. C’est une double pression de Paris pour forcer les militaires à rendre rapidement le pouvoir aux civils et d’exclure la négociation avec les terroristes islamistes lesquels se frottent les mains.
Dix jours après le deuxième coup de force des militaires, cette suspension des opérations militaires est un tournant décisif dans la crise malienne. La France vient ajouter une couche supplémentaire de difficultés des forces maliennes qui perdent ainsi momentanément leur autonomisation. C’est l’un des piliers du sommet G5 Sahel qui prend un coup de massue. Les observateurs pointent une vraie débandade sur le terrain sans l’appui logistique des forces françaises.
En définitive, c’est l’avenir de Barkhane qui est en jeu. Le retrait de ses forces au Mali ne peut être envisagé pour ne pas donner l’occasion ultime aux jihadistes et à l’EI de transférer leur califat au Nord du Mali.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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