En Arabie Saoudite, le ministre des Affaires islamiques fait baisser le son des mosquées

Pour protéger la santé des enfants et des plus vieux, Abdullatif al-Sheikh a exigé que les milliers de mosquées ne diffusent plus tous les sermons, mais seulement l’appel à la prière. La décision a été bien accueillie, sauf dans les milieux ultraconservateurs du royaume.

Une idée qui rebat les stéréotypes. Un ministre d’Arabie saoudite a défendu lundi sa décision de contraindre les milliers de mosquées du pays à baisser le volume de leurs haut-parleurs, notamment lors de l’appel à la prière.

La semaine dernière, Abdullatif al-Sheikh, le ministre des Affaires islamiques, a ordonné aux mosquées de régler leurs haut-parleurs au tiers de leur volume maximum, et de limiter leur usage à l’appel à la prière et non à la diffusion de sermons entiers. Cette mesure, plutôt bien accueillie par la population, a aussitôt suscité une levée de boucliers dans les milieux religieux et conservateurs du rigoriste royaume, qui compte deux des trois villes saintes de l’islam, La Mecque et Médine.

Al-Sheikh a justifié sa décision en invoquant la santé et le bien-être des enfants et des personnes âgées, dérangés par le bruit. « Ceux qui veulent prier n’ont pas besoin d’attendre l’appel à la prière de l’imam », a assuré le ministre lundi dans une vidéo diffusée par la télévision d’Etat. « Ils devraient déjà être avant à la mosquée », a-t-il ajouté, précisant que des chaînes de télévision diffusaient déjà prières et sermons pour contenter les fidèles.

Levée de plusieurs interdits ou restrictions

Ce changement intervient dans le cadre d’une réforme plus large du rôle joué par la religion dans la vie publique sous l’égide du prince héritier Mohammed ben Salmane pour répondre à la demande de la population, dont les deux tiers ont moins de 30 ans. Le prince héritier et dirigeant de facto le royaume a assoupli certaines restrictions sociales strictes. Ainsi « MBS » a-t-il ordonné la levée de plusieurs interdits ou restrictions, comme l’interdiction de conduire pour les femmes, tout en autorisant des concerts rassemblant hommes et femmes, ce qui était strictement interdit auparavant.

Pour autant, aucune dissidence politique n’est possible, et au cours des trois dernières années, le royaume a arrêté des dizaines de femmes militantes, religieux, journalistes – dont Jamal Khashoggi, assassiné en octobre 2018 au consulat arabe en Turquie – ainsi que des membres de la famille royale.

Source : Le Parisien (Le 01 juin 2021)

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com

Quitter la version mobile