À la mémoire des ouvriers de Zoueratt / Par Gourmo Lô

Le 29 mai 1968, une grève des ouvriers des mines de fer de Zoueratt, pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail dans la MIFERMA – alors entreprise multinationale privée-, était noyée dans le sang. Les forces de l’ordre avaient tiré dans le tas.

La classe ouvrière mauritanienne venait d’écrire sa propre page d’histoire et d’ouvrir le tout premier chapitre de l’unité de notre peuple pluriethnique en sortant le débat national de son huis clos étroitement identitaire intellectuel. Les ouvriers de toutes nos communautés s’étaient unis contre l’adversaire commun et avaient ensemble réclamé leurs droits, en mêlant leur sueur et leur sang.

Le patriotisme postcolonial était né que va incarner le Mouvement National Democratique et que va symboliser un frêle étudiant : Sidi Mohamed Soumeïda -qui prît immédiatement la mesure de la portée historique populaire de ce que l’historiographie révolutionnaire appellera  » Le massacre de Zoueratt ».

En ces temps de patriotisme ardent que furent les années 70, le 29 mai était une date mythique. Une journée traditionnelle de mobilisation des forces de l’ordre contre des manifestants de toutes nos ethnies et de toutes nos races, scandant  » Vive les Glorieux ouvriers de Zoueratt »…

Le temps passe, les mémoires flanchent, mais demeure l’héroïsme des masses guidées par la claire vision de leurs intérêts communs.

Vive la classe ouvrière, vive la mémoire les ouvriers de Zoueratt.

 

 

 

 

Gourmo Lô

 

 

 

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