Israël-Palestine – Le Proche-Orient au cœur d’une enquête du Conseil des droits de l’homme de l’ONU

Le Conseil a voté en faveur d’une enquête internationale sur d’éventuelles atteintes aux droits humains en Israël et dans les territoires palestiniens. Benyamin Nétanyahou dénonce une décision “honteuse”.

L’enquête a été soumise au vote “une semaine seulement qu’un cessez-le-feu a mis fin au conflit entre Israël et les milices palestiniennes dans la bande de Gaza”, remarque El País. Jeudi 27 mai à Genève, 24 des 47 membres du Conseil des droits de l’homme des Nations unies ont plébiscité une investigation sur d’éventuelles atteintes aux droits humains en Israël et dans les territoires occupés.

Notant cette “mince majorité” d’une voix, le Jerusalem Post précise que neuf pays ont voté contre et quatorze autres se sont abstenus, dont la France. “Aucun des pays de l’Union européenne n’a soutenu la mesure”, indique le Post.

Le New York Times souligne que la commission chargée de l’enquête bénéficie d’une “latitude inhabituellement large”. Car si l’instance onusienne a voté pour la troisième fois en sept ans en faveur d’une initiative de ce type, celle-ci est différente en deux points, insiste le quotidien.

D’abord, l’enquête n’a pas de date limite. Elle peut donc en théorie durer indéfiniment. Ensuite, l’investigation ne se limite pas aux incidents des derniers jours en Israël et dans les territoires palestiniens. Elle vise à analyser, dit la résolution, “toutes les causes profondes des tensions récurrentes, de l’instabilité et du prolongement du conflit, y compris les discriminations systématiques et la répression s’appuyant sur une identité nationale, ethnique, raciale ou religieuse”.

Le vote a été fermement critiqué par Israël. Benyamin Nétanyahou a dénoncé une décision “honteuse” et un nouvel exemple de “l’obsession anti-Israël du Conseil”. Pour le Premier ministre, “une fois encore, une majorité automatique immorale au Conseil disculpe une organisation terroriste et génocidaire qui vise délibérément des civils israéliens en transformant les civils de Gaza en boucliers humains”. Une référence directe au Hamas. Son pays a d’ores et déjà prévenu qu’il ne collaborerait pas à l’enquête, rapporte le Times of Israel.

La résolution ne mentionne ni le Hamas ni Israël, constate le New York Times. Toutefois, précise le journal, Michelle Bachelet, la haute-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, a bien “blâmé” le Hamas au moment de s’adresser au Conseil, accusant le groupe d’une “violation claire du droit humanitaire international” en tirant des roquettes sur des civils.

Israël coupable de “crimes de guerre” ?

 

L’ancienne présidente du Chili a aussi “directement lié la dernière éruption de violences à la menace récente d’expulsion de Palestiniens à Jérusalem”, poursuit le Times. Elle a même suggéré que les actions israéliennes lors des onze jours de combat pourraient constituer des “crimes de guerre”. Autre déclaration forte de la haute-commissaire : “Si Israël a le droit de défendre ses citoyens et résidents, les Palestiniens ont des droits également. Les mêmes droits.”

C’est ce qui fait dire au Jerusalem Post que “le langage de la résolution et les discours prononcés en plus du fait que l’initiative ait été amorcée par les Palestiniens laissent peu de doutes” sur le pays ciblé par la mesure.

Cité par le journal israélien, Riyad Al-Maliki, le ministre des Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne, a refusé de mettre au même niveau “le colonisateur et le colonisé”, estimant que l’occupation israélienne était “à la racine de la violence”.

Le Guardian observe que cette commission “suit plusieurs initiatives de diplomates et d’instances internationales pour replacer la crise dans le contexte actuel de débat global sur le racisme et pour présenter la violence dans le contexte de décennies de contrôle d’Israël sur des millions de Palestiniens”. Le quotidien britannique évoque notamment les propos du ministre des Affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, sur “le risque d’apartheid” ou le fait que l’Irlande ait pour la première fois dans l’Union européenne parlé d’“annexion” de terres palestiniennes par Israël.

En revanche, les États-Unis, “le plus proche allié d’Israël”, rappelle Ha’Aretz, ont déploré dans un communiqué que le vote de jeudi au Conseil “mette en danger les progrès réalisés” dans la région.

Dans le même temps, le sénateur républicain de Floride Marco Rubio a publié une tribune sur le site de Fox News dans laquelle il affirme que “l’essence du Conseil des droits de l’homme est corrompue depuis ses débuts”, justifiant son point de vue par la présence parmi ses membres de la Chine, de la Russie, du Venezuela et de Cuba, “quelques-uns des pires pays en matière de droits de l’homme”. De plus, selon lui, l’institution “n’a jamais caché son mépris pour Israël”. Les États-Unis ne font pas partie des 47 membres du Conseil.

 

 

Source : Courrier international

 

 

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