Pour la presse sénégalaise, le président Macky Sall a été le grand héros du sommet sur les économies africaines qui s’est tenu à Paris le 18 mai. Pour sortir l’Afrique de la crise, le chef d’État ouest-africain a prôné un New Deal, pour atténuer la dépendance du continent vis-à-vis de ses créanciers.
Durant le sommet sur le financement des économies africaines qui s’est tenu à Paris le 18 mai, le discours de Macky Sall a fait du bruit. Autour d’Emmanuel Macron, la quinzaine de chefs d’État africains annonçait chercher à endiguer durablement la crise sanitaire, économique et sociale en cours en Afrique, comme ils l’ont clamé dans une tribune publiée le 15 avril dans le Financial Times.
Faisant la fierté de la presse pro-pouvoir de son pays, Macky Sall s’est érigé en porte-voix des 54 pays africains. “Macron consacre Macky”, titre Walf Quotidien. Il est le seul, avec le président de l’Union africaine (UA), Félix Tshisekedi à avoir prononcé un discours. Des mots, donc, mais aussi de l’action avec “un paquet de réformes” proposé, s’enorgueillit Vox Populi.
Un New Deal plutôt qu’un plan Marshall
Le président sénégalais a plaidé pour un New Deal plutôt qu’un plan Marshall. Macky Sall s’explique : un plan Marshall serait basé sur un système de prêts, ce qui exposerait l’Afrique au risque d’une dépendance accrue à ses créanciers. Lui préfère un programme d’investissements publics pour doper la croissance. Car c’est précisément un rééquilibrage du rapport avec les partenaires occidentaux qu’il a appelé de ses vœux :
Ce sommet sera une réussite s’il parvient à établir et porter une dynamique novatrice à trois niveaux : un, la réforme ; deux, un nouvel état d’esprit de partenariat ; et trois, de nouveaux paradigmes pour un New Deal.”
Le chef d’État, déterminé, invite aussi à revoir à la hausse les ambitions de l’Afrique. Il “veut deux doses”, clame le Quotidien, faisant allusion aux vaccins contre le Covid-19 durement acquis sur le sol africain. Il a demandé à vingt des pays les plus riches au monde (G20) de réallouer 100 milliards de leurs droits de tirage spéciaux (DTS) [la monnaie du FMI] à l’Afrique. Les 33 milliards de DTS prévus initialement, “c’est une goutte d’eau dans l’océan” pour le 1 milliard 250 millions d’habitants du continent, a-t-il justifié.