
Les déclarations pessimistes du gouvernement sur la mise en œuvre de la feuille de route dans le cadre du plan quinquennal et de la relance économique inquiètent les observateurs qui pointent une nouvelle méthode du discours qui consiste à faire croire que « le temps des rumeurs et du mensonge est révolu ».
Ce n’est pas étonnant que ce message émane du ministre de l’intérieur parmi les plus actifs du gouvernement et dont le département est au cœur du système sécuritaire du régime de Ould Ghazouani. La tournée du premier ministre dans les différents ministères pour accélérer le programme quinquennal s’inscrit dans cette volonté d’inciter les ministres à produire des résultats concrets. Et depuis plus d’un mois chacun y va tantôt en chargeant l’administration comme le principal responsable des mauvais résultats du gouvernement et tantôt en vantant les mérites d’un gouvernement décidé être plus près des citoyens et à restaurer un état de droit alors qu’il ne facilite pas l’accès aux droits des populations du Sud qui réclament leurs terres spoliées au profit d’investisseurs étrangers. Plus grave c’est le silence de la justice face aux bavures de l’armée.
C’est le cas du citoyen Abass Diallo assassiné dans le département de Mbagne et dont le dossier est vite classé par la gendarmerie. La restauration d’un état de droit passe la lutte contre l’impunité. Et c’est le ministre de l’enseignement supérieur qui apparaît comme la brebis galeuse avec ses déclarations provocantes sur les mauvais résultats de son département et sur les contradictions du projet de l’Université de Tidjikja. Le porte-parole du gouvernement est visé par une campagne au sein de l’équipe contre ses discours contre-productifs.
Les sorties du ministre de la santé sont devenues rarissimes alors que le Guidimaka enregistre de fortes contaminations faisant planer une troisième vague sur le pays sur fond du variant britannique détecté tardivement et d’une campagne de vaccination moins enthousiaste faute de vaccins suffisants même pour la moitié de la population. En tapant du poing sur la table lors du dernier conseil des ministres, le président mauritanien tire la sonnette d’alarme sur la lenteur de l’exécution de son programme doté de plusieurs milliards d’ouguiya dont en grande partie financés par le contribuable.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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