France – Tribune de militaires : le chef d’état-major des armées souhaite la « mise à la retraite d’office » des généraux en « deuxième section »

Dix-huit militaires en activité identifiés par l’armée passeront « chacun devant un conseil supérieur militaire », annonce le général François Lecointre.

Ils avaient signé une tribune dans Valeurs actuelles, fustigeant le « délitement de leur patrie » face à « l’islamisme » et aux « hordes de banlieues », appelant entre les lignes à un coup d’Etat.

Les généraux en « deuxième section » signataires – proches de la retraite mais qui peuvent toujours être rappelés – risquent « la radiation, donc la mise à la retraite d’office », a annoncé le général François Lecointre, chef d’état-major des armées, dans un entretien publié par Le Parisien, mercredi 28 avril. Dix-huit militaires en activité identifiés par l’armée – parmi les quelque 1 500 signataires dont le nom a été publié – passeront, pour leur part, « chacun devant un conseil supérieur militaire », a-t-il fait savoir.

« Au terme de cette procédure, c’est le président de la République qui signe un décret de radiation. Au-delà, je leur conteste à tous, en particulier au général Piquemal qui a déjà été radié [après avoir mené des manifestations antimigrants en 2016], le droit de prendre des engagements politiciens en mettant en avant leur grade » a-t-il ajouté, souhaitant, pour sa part, que « leur mise à la retraite d’office soit décidée ».

« Récupération politique », selon Castex

 

Plus tôt mercredi, Jean Castex avait condamné « avec la plus grande fermeté » la tribune, l’estimant « contraire à tous nos principes républicains », ainsi que sa « récupération politique tout à fait inacceptable » de la part de Marine Le Pen. Cette tribune, dans laquelle des généraux à la retraite menacent d’intervenir face au « chaos croissant » qui règne à leurs yeux en France, est « une initiative contraire à tous nos principes républicains, à l’honneur, au devoir de l’armée », a estimé le chef du gouvernement à l’issue du conseil des ministres. La ministre des armées, Florence Parly, avait demandé des sanctions, lundi, contre les signataires de cette « tribune irresponsable ».

Selon les signataires, parmi lesquels vingt-cinq généraux à la retraite, « l’heure est grave, la France est en péril ». « Nous sommes disposés à soutenir les politiques qui prendront en considération la sauvegarde de la nation », ajoutent-ils. « Si rien n’est entrepris, le laxisme continuera à se répandre (…), provoquant au final (…) l’intervention de nos camarades d’active dans une mission périlleuse de protection de nos valeurs civilisationnelles (…) », menaçaient-ils dans ce texte mis en ligne, soixante ans jour pour jour après le putsch des généraux d’Alger.

Ces militaires dénoncent le « délitement » qui frappe, selon eux, la patrie et se disent « disposés à soutenir les politiques qui prendront en considération la sauvegarde de la nation ». La présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, candidate à la présidentielle de 2022, les a aussitôt invités à « se joindre » à elle, ajoutant à la polémique.

 

 

Source : Le Monde

 

 

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