Mauritanie : l’ex-président Ould Abdel Aziz persiste dans le ridicule de ses confidences à Jeune Afrique

Après la lettre adressée aux mauritaniens pour confirmer son retour sur la scène politique avec l’adhésion au parti Ribat Al Watani l’ex-président Ould Abdel Aziz se confie exclusivement au journal Jeune Afrique sur les accusations qui le visent et sa version sur son différend avec Ould Cheikh Ghazouani.

Sur la forme d’abord. L’ancien président mauritanien a publié une lettre aux mauritaniens pour annoncer son retour sur la scène politique et critiquer le régime de Ould Ghazouani. A défaut de répondre à la justice, il utilise sa liberté de parole pour créer des diversions au sein de l’opinion publique et narguer son successeur qu’il considère comme traître.Ould Aziz a horreur du vide. En attendant la fin deS enquêtes pénales, c’est son registre de vieilles recettes de régime autoritaire qui le pousse à bloc pour camper dans la victimisation permanente. Et assez souvent dans le costume d’un vertueux qui demande à la justice de prouver qu’il a détourné un seul ouguiya dans l’entretien exclusif à Jeune Afrique.

En se confiant à ce journal réputé pour ses accointances avec les chefs d’Etat africain au pouvoir ou anciens présidents, Ould Aziz sait que ses confidences auront plus de portée au plan international dans la mesure où d’ailleurs ses avocats vont externaliser son dossier en saisissant l’Union Africaine, la Ligue arabe et la ligue internationale des droits de l’homme. Le super délinquant financier devra répondre avant tout à la justice mauritanienne. Il sera obligé de le faire lors de son procès.

Les accusations de corruption, d’enrichissement illicite et de blanchiment d’argent sont des crimes internationaux. A cet effet, l’ex-président mauritanien a peu de chance que ses plaintes aboutissent hors de Nouakchott.Sur le fond ensuite. Les tapages médiatiques à l’intérieur comme à l’extérieur du pays ont pour principal objectif de dénigrer le régime de Ould Ghazouani et d’exercer des pressions contre la justice pour éventuellement arriver à un règlement politique de l’affaire de la décennie. Cette stratégie d’innocence outragée pour un ancien chef de l’exécutif passe mal pour le nouveau locataire du palais de Nouakchott qui a promis de ne pas intervenir et de laisser faire la justice.

Les menaces contre le pouvoir et les révélations de la corruption des députés de l’UPR de la commission d’enquête parlementaire sont considérées comme des manipulations politiques pour se défausser de son inculpation et tromper l’opinion publique. Ainsi que ses appels à l’unité nationale autour d’un parti qu’il a lui-même combattu et emprisonné son leader.

Les arguments d’une affaire montée contre lui sont vite balayés par les témoignages de ses anciens proches collaborateurs, ministres et premiers ministres sur les graves irrégularités des marchés publics passées entre 2009 et 2019. En définitive ,c’est un accusé qui est en train de préparer sa défense pour un procès historique.

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 16 avril 2021)

 

 

 

 

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