Deuxième ramadan assombri par la pandémie

Nombre de musulmans dans le monde commencent mardi le mois de jeûne du ramadan, assombri pour la deuxième année consécutive par la pandémie qui a fait un million de morts en Europe.

 

Le ramadan, qui débute mardi ou mercredi selon les pays, se déroulera entre restrictions sanitaires et craintes de nouvelles contaminations en particulier lors des traditionnels repas festifs de rupture quotidienne du jeûne après le coucher du soleil.

En Indonésie, pays comptant la plus grande population musulmane du monde, le gouvernement a autorisé cette année les prières du soir pendant le ramadan mais l’accueil est limité dans les mosquées à 50% de leur capacité, les fidèles devant être masqués et apporter leur propre tapis de prière.

A Jakarta, la mosquée Istiqlal récemment rénovée, la plus grande d’Asie du Sud-Est, a accueilli lundi soir des fidèles pour la première fois après un an de fermeture en raison du Covid-19.

Les responsables religieux ont invité la population à prier à la maison dans les zones où les cas flambent et plusieurs régions, dont Jakarta, ont interdit les rassemblements pour la rupture quotidienne du jeûne. Le gouvernement a interdit les déplacements traditionnels pour l’Aïd al-Fitr célébrant la fin du ramadan, prévue cette année vers le 12 mai.

Malgré les restrictions, le ramadan est « plus joyeux » cette année, note un habitant de Jakarta, Mohamad Fathi. « L’an dernier, nous n’avons pas ressenti du tout la joie du ramadan ».

En Egypte où les magasins arborent les traditionnels « fanous », lanternes du ramadan aux couleurs éclatantes, les Cairotes se sont affairés lundi pour leurs derniers achats à la veille du ramadan, négligeant souvent le port du masque ou la distanciation physique.

 

« Ni rassemblements familiaux, ni prières »

 

En Tunisie, le gouvernement a dû faire marche arrière sur l’allongement du couvre-feu et revenir ce week-end à un couvre-feu à 22 heures locales et non 19 heures, face à une levée de boucliers.

« D’habitude après la rupture du jeûne, on sort, on se balade, on va dans la médina de Tunis, dans le village de Sidi Bou Saïd, on prend l’air, on s’invite, les enfants courent dans les rues« , explique Samira Khalifi, une artiste peintre de 45 ans. « Mais cette année, on aura à peine le temps de faire un petit tour, ca va être triste, pénible », continue-t-elle, resserrant son foulard fuchsia.

Au Maroc, des restrictions pour la période (extension du couvre-feu, interdiction de fêtes et de rassemblements etc…) ont été promulguées récemment.

En Syrie, où le conflit est entré en mars dans sa dixième année, le ramadan s’annonce morose en plein effondrement économique et avec une inflation galopante. Le gouvernement n’a pas annoncé de nouvelles mesures ni de couvre-feu.

En Jordanie, « ce ramadan n’est pas comme les autres. Il n’y ni rassemblements familiaux, ni prière à la mosquée après l’iftar (le repas quotidien de rupture du jeûne, NDLR), ni tentes, ni tables où est disposée la nourriture pour les pauvres comme le veut la tradition », assure Rima Qabalan, une mère de famille d’Amman.

En Turquie, en proie à une troisième vague du virus, les médecins conseillent de renforcer les défenses naturelles pendant le jeûne avec des vitamines comme la vitamine D. En outre, « nous allons rester en famille, nous n’aurons pas d’invités chez nous et n’irons pas chez les autres », explique Fatih Kaymak, un habitant d’Istanbul âgé de 55 ans.

Les autorités saoudiennes ont annoncé début avril que seules les personnes vaccinées contre le Covid-19 seraient autorisées à effectuer la omra, le petit pèlerinage à La Mecque, à partir du début du ramadan.

 

 

AFP

 

 

Source : VOA Afrique (Etats-Unis)

 

 

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