Mauritanie : les incidents de Kaédi ne sont pas une affaire d’esclavage pointés par la Zawiya Mpaykaba

La Zawiya Mpaykaba à Kaédi vient de livrer sa version officielle sur les violents affrontements intercommunautaires intervenus dans la mosquée la semaine dernière faisant au moins 10 blessés. Cette mise au point privilégie la thèse d’indiscipline et défiance à l’ordre d’un groupe de fidèles et non une affaire d’esclavage comme largement commentée par les réseaux sociaux.

Les réactions épidermiques relayées par la toile pointent l’esclavage au sein de la communauté négro-africaine de Kaédi. Des incidents regrettables qui ont créé de vives tensions intercommunautaires au point de réveiller les vieux démons de la féodalité dans cette région de la vallée où les nouvelles générations ont dépassé le clivage ethnique relevant de la question des castes, un système d’organisation sociale léguée par les anciens.

Ce sont des réactions qui relancent les séquelles de l’esclavage non seulement dans la communauté négro-africaine mais également haratine comme en témoigne la dot d’une esclave récemment à Ouadane.

La violence des affrontements est condamnable. Et au-delà ces bagarres interrogent l’Etat de droit dans un pays où l’administration est plus spectatrice que garante des droits du citoyen. Il ne s’agit pas d’une affaire d’esclavage comme vient de le confirmer la Zawiya Mpaykaba mais d’une dissidence interne, il n’en demeure pas moins que des propos affligeants contre ces personnes relèvent du féodalisme.

La Zawiya privilégie la thèse d’indiscipline et de défiance à l’ordre. Il ne s’agit pas pour les observateurs d’opposer des esclavagistes aux progressistes mais d’interpeller les autorités à appliquer la loi dans ce genre de conflit.

Dans une Zawiya l’absence d’un Imam ne peut pas être réglée par des coups de poing encore moins par un mode désignation tributaire des castes.

 

 

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 10 avril 2021)

 

 

 

 

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