La visite du ministre algérien de l’intérieur Kamel Beljoud à Nouakchott est considérée par les observateurs comme une volonté du président algérien Teboune de ne pas céder le terrain aux Emirats arabes unis dont le chef des armées achève sa visite de travail de trois jours dans la capitale mauritanienne. Et également au Maroc qui sécurise ses frontières avec la Mauritanie.
C’est une véritable course contre la montre pour le nouveau président algérien dont l’ambition est de barrer la route aux Emirats arabes unis qui semblent marquer beaucoup de points dans la coopération militaire avec la Mauritanie comme en témoigne la deuxième visite du chef des armées émiraties cette semaine à Nouakchott. La visite du ministre algérien de l’intérieur revêt une signification particulière dans un contexte où le Polisario ne dépose pas complètement les armes contre le Maroc et où la Mauritanie est engagée dans la guerre contre les Jihadistes dans le cadre du G5 Sahel où Ould Cheikh Ghazouani est considéré comme un leader incontesté au sahel dans la lutte contre le terrorisme islamiste.
Dans ce puzzle sahélo-saharien le président Teboune peut jouer un rôle déterminant pour la paix notamment au Mali. Les accords d’Alger signés en 2015 entre Bamako et les rebelles armés sont significatifs à cet égard. Ce sont les investissements en Mauritanie d’Abu Dhabi dans le secteur militaire qui inquiètent surtout les autorités algériennes qui tiennent à avoir le cœur net sur les perspectives de développement et de réfection d’un aéroport militaire au Nord du pays entre les deux pays. Au regard de la fréquence de visite de hauts gradés de l’armée émiratie à Nouakchott la construction d’une base militaire dans cette zone à la frontière algérienne et malienne n’est pas à écarter.
Le deuxième souci algérien c’est de voir la coopération militaire entre Rabat et Nouakchott renforcée depuis l’élection de Ould Ghazouani comme en témoigne la récente visite du chef des forces armées royales dans la capitale mauritanienne dans un contexte de jonction définitive des frontières entre les deux pays au niveau du poste frontalier d’El Guerguerat pour le Maroc et la zone de défense du Nord pour la Mauritanie pour sécuriser le trafic commercial et international transitant dans cette zone. Une sécurisation commune qui intervient dans un contexte de tension au Sahara occidental.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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