Les images sont parlantes. Et désespérantes. Au long du trajet du Président de la République en visite à l’intérieur du pays, des hommes (rarement des femmes) brandissent des pancartes et des banderoles qui scandent les noms des tribus ou fractions de tribus supposées l’accueillir.
Le non Etat dans toute sa splendeur ! Non pas de la part de ceux qui, sous le soleil écrasant exhibent ces signes de négation absolue de la République, mais de la part de ceux qui orchestrent en coulisses un tel défi à l’idée même de République, pour se faire valoir auprès du Raïs et espérer en tirer privilèges.
Ici, la tribu est un lobby, un groupe de pression, une force de frappe qui derègle le fonctionnement normal de l’Etat et alimente les mécanismes des exclusions (des autres « tribus », ethnies et races) autant que ceux des usurpations ( d’argent, de compétences, de titres etc).
Les porteurs de pancartes et de banderoles sont donc sous le même commandements que ceux qui, à Nouakchott, organisent les coups bas contre l’Etat et contre le peuple, s’arrogeant une légitimité en trompe l’œil pour mieux vivre aux dépens de notre collectivité, au mépris de son unité et de sa prospérité commune.
Il faut en revenir à l’esprit pionnier des bâtisseurs. Il faut rompre avec le tribalisme qui gangrène le pays et compromet l’avenir.
Gourmo Lô
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