Mauritanie : la disparition du père du baathisme Ould Breideleil

Les réseaux sociaux et les rédactions nationales reviennent cette semaine sur la disparition du fondateur du Baathisme en Mauritanie sous le régime de Ould Taya qui aura initié le plus grand génocide des noirs de la vallée. Mohamed Yedith Ould Breideleil s’en est allé.

Une disparition qui focalise l’attention des éditorialistes de la presse nationale  de l’opposition et les mauritaniens de la diaspora sur les réseaux sociaux qui pointent la notoriété publique de Ould Breideleil comme l’un des plus grands idéologues du baathisme qui aura marqué l’histoire de la Mauritanie qui retiendra le plus grand génocide des noirs de la vallée  avec plus de 100000 déportés au Sénégal et au Mali en 89. Et 28 soldats exécutés sommairement à Inal en 91.

L’historien mauritanien Ciré Bâ garde de l’homme un des plus grands penseurs et concepteurs panarabe qui aura usé de tout pour faire de la Mauritanie un pays exclusivement arabe dans le sang sous le régime génocidaire de Ould Taya de 84 à 2005. Un autre historien ancien prisonnier de Oualata Abou Sall  qui l’a côtoyé  en 71 à la faculté de Dakar département d’histoire  témoigne une rencontre inédite entre  les Flamistes et les Baathistes à la prison civile à Nouakchott en 87  qui retrace la volonté politique du mouvement baathiste de faire de la Mauritanie un pays arabe et habité uniquement par les arabes comme le témoigneront plus  tard les pogroms de 89 pour dénégrifier le pays.

Et c’est le plus jeune prisonnier mauritanien qui rafraîchit la mémoire en pointant du nationalisme et chauvinisme arabe au nazisme tropical en Mauritanie. Une vision du porte-parole des FPC pour la jeune génération sur les racines de la question nationale et de son internationalisation pendant les années de braise de 86 à 92 et surtout du soutien du grand défenseur du baathisme irakien Saddam Hussein à Ould Breideleil et ses militants qui auront causé beaucoup de torts aux mauritaniens. Pour le porte-parole de l’UFP le pays vient de perdre un de ses géants politiques dont la plus grande partie de sa vie est confondue avec l’histoire douloureuse de la construction de l’Etat-nation. Les mauritaniens de la diaspora retiennent que ce courant baathiste répond à une idéologie raciste qui continue d’avoir des émules en Mauritanie au sein des partis de la majorité et d’autres partis du pays et presque dans tous les rouages de l’Etat. La disparition de Ould Breideleil comme celle de Gabriel Cimper relance le plus grand génocide des noirs de la vallée.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste