France – Trois militaires condamnés pour un rituel d’initiation meurtrier à l’école Saint-Cyr

La justice française a condamné jeudi pour homicide involontaire deux anciens militaires et un capitaine, et relaxé quatre autres, pour la noyade en 2012 de Jallal Hami, élève officier de la prestigieuse école de Saint-Cyr Coëtquidan, dans l’ouest du pays.

 

Jeune étudiant brillant, le sous-lieutenant Jallal Hami, 24 ans, s’était noyé dans la nuit du 29 au 30 octobre 2012 durant une activité de « transmission des traditions », une sorte de bizutage qui ne dit pas son nom.

Il s’agissait de traverser un étang à la nage, de nuit, sur une distance de 43 mètres, avec casques et rangers, dans une eau à 9°C. De nombreux élèves s’étaient retrouvés en difficulté avant que des bouées ne leurs soient lancées par les organisateurs. Jallal Hami manquait à l’appel.

La peine la plus lourde, huit mois avec sursis, contre 18 mois requis à son encontre, a été infligée à Hugues Delvolve, en charge de l’organisation de ces activités de « bahutage », au moment du tragique évènement. Cet homme de 30 ans est aujourd’hui ouvrier agricole.

Le capitaine Marc Assier de Pompignan, 31 ans, qui était responsable de la promotion et avait reconnu sa responsabilité dans le drame, a été condamné à six mois de prison avec sursis, soit moins que les réquisitions de 12 mois avec sursis.

Enfin, l’ancien chef de bataillon Hervé Wallerand, 49 ans, chargé des élèves de 2e année à l’époque des faits et aujourd’hui cadre dans le privé, a lui aussi été condamné à six mois de prison avec sursis, contre deux ans requis par le parquet.

« Nous avons examiné leur implication, de la conception de l’atelier de transmission des traditions jusqu’à l’exécution » de celui-ci, a expliqué le président du tribunal Alain Kerhoas, ajoutant que les deux premiers étaient présents sur les lieux de l’accident et que le troisième, absent, avait « fermé volontairement les yeux ».

Les quatre autres prévenus qui, selon le magistrat, n’ont pas commis de « faute caractérisée », ont été relaxés.

Le frère de la victime, Rachid Hami, conserve « un goût amer » de l’issue de l’audience, et accuse le juge d’avoir « trahi » son frère.

Il a enfin dit espérer que le procureur, Philippe Astruc, fera appel du jugement, lui qui, fin novembre 2020, avait comparé les faits incriminés à une « transgression » sur « fond de testostérone mal maîtrisée ». Il avait requis des peines allant de trois mois à deux ans de prison avec sursis contre six des prévenus, et une relaxe, celle du général Francis Chanson, à l’époque chargé de la formation de l’école.

AFP

Source : L’Orient Le Jour (Liban)

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