Les États-Unis peuvent-ils encore se permettre de donner des leçons de démocratie?

Après l'invasion du Capitole, difficile pour Biden de mener à bien sa politique étrangère et de mettre en place son sommet mondial des démocraties

Le 6 janvier n’a pas été un grand jour pour l’image de la démocratie américaine. Les chefs d’État du monde entier, de la Néo-Zélandaise Jacinda Ardern à l’Indien Narendra Modi, ont déploré officiellement l’invasion du Capitole comme une atteinte au principe même de la démocratie.

En France, dans un discours passionné, le président Emmanuel Macron a rappelé comment, historiquement, les États-Unis et la France s’étaient mutuellement prêté assistance lorsque la démocratie avait été menacée. Bien entendu, les gouvernements qui sont ordinairement sous le feu des critiques américaines pour leur manque de respect aux droits de la personne, comme la Turquie et la Russie, n’ont pas manqué l’occasion de taquiner un peu les Américains.

En dépit de l’invasion, le Congrès a bien fini par certifier les votes du collège électoral, qui permettront à Joe Biden et Kamala Harris de prêter serment à la fin du mois. Néanmoins, les événements de cette folle semaine soulignent les difficultés qui attendent le gouvernement Biden, qui a déclaré vouloir faire du soutien à la démocratie dans le monde la clé de voûte de sa politique étrangère.

Avant même le quasi-coup d’État du 6 janvier, les observateurs internationaux s’accordaient déjà pour dire que, tout du moins, les institutions démocratiques américaines s’étaient érodées ces dernières années, notamment en matière de droit de vote, d’incarcérations de masse, de traitement des immigrés et d’égalité sociale. Il a récemment été annoncé que les États-Unis étaient tombés en deçà du «seuil de la démocratie» conformément à l’indice Polity, souvent cité par les politologues pour déterminer le niveau de démocratie d’un pays.

À ce jour, les États-Unis sont donc considérés comme une «anocratie», c’est-à-dire un pays n’étant ni tout à fait une démocratie, ni tout à fait une dictature. Y aura-t-il encore des pays qui pourront prendre les États-Unis au sérieux lorsqu’ils parleront de démocratie et d’État de droit?

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Joshua Keating — Traduit par Yann Champion

 

 

Source : Slate

 

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