Les réseaux sociaux reviennent cette fin de semaine sur la première promotion des 18 élèves-officiers de la marine nationale et marchande de l’académie navale baptisée « Martyr lieutenant-colonel Bâ Pathé Demba ».
La photo qui circule cette semaine sur les réseaux sociaux présente 18 élèves- officiers monocolores, la première promotion de la marine nationale et marchande. Une exclusion flagrante des négro-africains et des haratines qui représentent plus de la moitié de la population mauritanienne. Une discrimination qui cache bien cette académie navale baptisée « Martyr lieutenant-colonel Bâ Pathé Demba ».
L’histoire retiendra que le capitaine Bâ Pathé est une énigme militaire dans le putsch de 87 dont trois officiers de la vallée en première ligne seront condamnés avant d’être exécutés le 6 décembre 87 à Jreida. Une page sombre de l’histoire des noirs un an après la tragédie de Oualata où quatre des dirigeants du premier mouvement de libération africaine de Mauritanie trouvèrent la mort pour avoir publié le Manifeste du négro-mauritanien opprimé.
Un rappel qui donne un sens à la difficile cohabitation entre les différentes composantes nationales.
Cette première sortie de 10 officiers de la marine nationale et 8 de la marine marchande soulève le problème des recrutements et enrôlements dans les services publics dans un pays à forte majorité noire. La marine nationale comme l’armée obéit à un système instauré depuis 1960. C’est le racisme d’Etat qui est pointé du doigt. Le changement ne viendra pas probablement de l’intérieur de l’armée mais de l’extérieur de la société civile ou des patriotes anti-systèmes.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 27 décembre 2020)
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